The Nausea est l’avatar d’Anju Singh (Paralytics, Ceremonial Bloodbath…), compositeur et multi instrumentiste de Vancouver. Les explorations sonores de Singh lui ont permis d’acquérir une bonne réputation dans le milieu du Noise expérimental. Ce Requiem, bien qu’héritier de la démarche artistique du compositeur, propose un pas de côté très intéressant. Ici, Singh trafique ses instruments (violon, alto, violoncelle et sa voix) dans des constructions généralement consonantes, mais harmoniquement et/ou texturalement saturées. Il s’aide un peu d’électro, mais on entend clairement les instruments acoustiques être grattés et frottés puissamment, dans des architectures simples qui progressent avec un dynamisme croissant ou des pulsations qui accélèrent, un peu à la façon de Göransson dans la musique de Oppenheimer. La méthode Singh permet d’illustrer les mouvements aux titres évocateurs (De Morte transire, Ascension, Abyssal Depths, Per Sepulchra,….) de façon hyper communicative. Une recette qui fait aussi de petites merveilles en termes émotionnels : on est conquis, embrassés par des images prenantes et très suggestives. À la croisée des chemins du bruitisme, du minimalisme répétitif, de l’expressionnisme et de l’écriture sérieuse contemporaine classique, Requiem est un voyage sonore à la fois exigeant et accessible que vous ne devriez pas laisser passer.
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