De temps en temps, j’aime entendre quelque chose de nouveau et de déstabilisant. J’ai donc fait connaissance avec Sudan Archives par l’entremise de son album Natural Brown Prom Queen.
Brittney Parks, alias Sudan Archives, est une multi-instrumentiste autodidacte dont la musique rassemble des styles issus de cultures et de genres différents. Natural Brown Prom Queen est son quatrième album. Avant que celui-ci n’aboutisse sur mon bureau, j’ai regardé quelques vidéos de ses performances en ligne. J’ai vu un concert « Tiny Desk » de NPR Concert où elle se produit avec un quatuor à cordes. J’ai vu des prestations calmes, où la voix de Sudan Archives planait magnifiquement au-dessus d’une instrumentation minimale. Et puis est arrivé ce nouvel album, avec ses rythmes électroniques et sa réalisation plus complexe.
Natural Brown Prom Queen a beaucoup à offrir : c’est un album double de 18 titres qui s’emboîtent et s’enchaînent pour former un ensemble cohérent. Puis, l’évolution musicale de Sudan Archives a de quoi impressionner. On doit respecter les artistes qui font des choses… artistiques.
En fait, Sudan Archives a truffé son album de choix intéressants. Elle a composé et interprété les nombreux éléments et strates de Natural Brown Prom Queen. Un exemple : la transition entre It’s Already Done et FLUE. À la fin de la première pièce comporte une ligne de basse percutante, un rythme hip-hop et un MC qui récite quelques paroles, on nous amène doucement à l’intro de cordes de la seconde. Loyal (EDD) tient beaucoup de l’ambient et de l’électronique. Et sur Yellow Brick Road, l’avant-dernière chanson de l’album, Sudan Archives rappe doucement tandis que résonnent des notes lumineuses de piano et que gazouillent des oiseaux, en arrière-plan.
Il semble, comme on l’entend dans l’une des pistes-interludes de l’album, que Sudan Archives va continuer à faire son truc. Par conséquent, je suis persuadé que nous aurons de nombreuses autres occasions d’entendre des propositions novatrices et stimulantes.