L’hybridation des styles musicaux, surtout lorsqu’il s’agit de mêler des palettes sonores acoustiques et numériques, n’est pas sans écueils. Les beats greffés peuvent dominer et les échantillons « traditionnels » se retrouver dilués, étouffés ou, pire encore, dénaturés au nom de la conformité numérique. Heureusement, le nouvel album de la Sociedade Recreativa, formation née de la rencontre du groupe franco-brésilien Forró de Rebeca, basé à Lyon, et du producteur américano-brésilien (et patron du label Kafundó) Maga Bo, évite ces pièges et carbure à fond avec la pétaradante Embola Pedra en ouverture et la déhanchante Toada Para Oxum et son afoxé obsédant. Les corridos (chants) de capoeira et le berimbau font leur apparition dans la seconde moitié de l’album ainsi que le son brut du maître de la rabeca (violon brésilien) Luiz Paixão, aux côtés de la basse tropicale et des synthés, le tout sans jamais manquer une mesure. Un album qui nous fera taper du pied et nous secouer le popotin jusqu’à la fin de l’été.
