Le Montréalais Richard Reed Parry (Arcade Fire) signe la bande sonore du film The Actor, du réalisateur Duke Johnson. On y rencontre un acteur new-yorkais des années 1950 qui se réveille totalement amnésique dans une petite ville mystérieuse de l’Ohio, dans laquelle les habitants agissent pour le moins bizarrement.
La partition de Parry est parfaitement en phase avec l’étrangeté du scénario. Le musicien construit un discours musical à la fois contemporain, onirique, mystérieux, nocturne, intrigant, avec force contrebasse en pizzicato, voix éthérées (choeurs angéliques ou fantomatiques, sifflements), des échos de jazz, du piano délicat, un peu d’orgue, du kitsch sonore façon banlieue états-unienne insipide (le genre qu’on peut voir dans Edward Scissorhands, vous vous rappelez?). La partition semble également trempée dans une atmosphère qui évoque Angelo Badalamenti (pour faire écho au petit côté David Lynch du film lui-même), le tout acoquiné avec un brin de Cristobal Tapia de Veer (de White Lotus) et de la science-fiction de série B des années 50. Tout cela dans une attitude très posée, souvent introspective.
Wow. Assurément l’une des meilleures musiques de film de l’année. Si elle ne fait pas partie de la sélection finale pour les prochains Oscars, je fais une crise.