Traversée par le minimalisme américain, le post-minimalisme mondial et autres tendances récentes de la musique occidentale fondées sur la répétition quasi hypnotique de motifs ingénieusement construits et mis en boucles décalées, l’approche de Richard Reed Parry se lie cette fois au langage percussif de la très douée musicienne américaine Susie Ibarra, reconnue dans les cercles internationaux de la musique contemporaine admettant l’improvisation comme une forme de composition à part entière. Le contrebassiste et multi-instrumentiste montréalais et la percussionniste lancent ainsi cet enregistrement qui coïncide avec le retour sur scène très médiatisé du groupe Arcade Fire dont il est un membre fondateur. Or, ce projet personnel de Richard Reed Parry a peu à voir avec le volet pop de sa carrière, comme c’est d’ailleurs le cas avec ses enregistrements précédents . La posture est ici contemplative, linéaire, calme, méditative, intemporelle. Cordes, claviers, percussions, cloches, évocations de balafons et de gamelans nourrissent un continuum riche et texturé. Les artistes ont défriché, labouré et ensemencé ces champs hypnotiques, souvent près des sons de la nature, que l’on survole sans se prendre la tête. Ibarra et Parry disent aussi s’inspirer de leurs rythmes cardiaque et respiratoire afin de porter chaque piste et d’en construire un influx de vie illustré par le son. Le projet avait débuté sous la forme d’une banque de sons destinés à la plateforme de création Splice, et s’est poursuivi par une organisation des idées fournies à cette banque. Voulez-vous y ouvrir un compte ?
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