À l’instar de tant de musiciens ayant atteint un tel niveau d’exécution, Manoel Vieira fréquente les univers du jazz et de la musique classique, il excelle tant dans le répertoire pianistique européen que dans celui du jazz contemporain. Titulaire d’une licence et d’une maîtrise en interprétation du piano à l’Université fédérale de Bahia, dans le Nordeste brésilien, il a choisi un tout autre nord-est : celui de l’Université Laval, où il a travaillé sous la supervision du pianiste Rafael Zaldivar pour ainsi terminer ses études de doctorat. Excellente prise ! Manoel Vieira a d’ores et déjà les prérequis des jazzmen de calibre international : fluidité, précision en haute vélocité, sens rythmique hors du commun, aisance en formations acoustiques ou électriques, ouverture au néo-fusion, connaissance profonde du latin jazz et cette petite touche brésilienne dans les ornements qui le distingue de ses pairs – entre autres particularités, on observe des arrangements pour flûte et saxo non sans rappeler les travaux du génial Hermeto Pascoal. Inspiré ici par le legs de Thelonious Sphere Monk, génie du jazz moderne comme on le sait, Manoel Vieira fait ici équipe avec les saxophonistes et/ou flûtistes Jairzinho Teizeira, Jean-Pierre Zanella et André Larue, auxquelles se joignent le bassiste/contrebassiste Juan Cruz, les percussionniste Aquiles Melo et Dayron Luis, le batteur Carlos Bala. La métaphore du rhizome est ici appropriée, les racines de cette musique polymorphe courent dans les sols des Amériques, elles nourrissent ici des jazzmen du Québec et du Brésil pour une collaboration optimale. Voilà qui laisse présager un très bel avenir aux formations mises de l’avant par Manoel Vieira.
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