À l’évidence, Marie Davidson & L’ Œil nu ont fort à faire pour reconstituer à leur guise une image de marque préalablement construite dans les clubs et les festivals de la planète électro où ils triomphent depuis quelques années. D’aucuns semblent déroutés ou carrément démobilisés par Renegade Breakdown, éclatement conceptuel de la Montréalaise et de ses complices vers la pop française, la disco-funk afro-américaine, l’électro-pop anglaise, le krautrock allemand, le space-rock de la Canterbury school, le jazz et plus encore. Aurait-on du mal à piger pourquoi la chanteuse et ses collègues y évacuent sciemment la plupart des fondements technoïdes et housy issus de leurs propositions antérieures ? Chez les uns, cela semble évident à admettre (et à apprécier), alors que chez les autres, perplexité ou même réprobation sont observables. Pourtant, la pop, même la plus audacieuse, n’est-elle pas une grappe stylistique dont le ciment est nul autre que l’auteur-compositeur-interprète au centre du projet ? Dans le cas qui nous occupe, il y aussi ce second degré sous-tendu à l’ensemble de Renegade Breakdown, qui n’est peut-être pas perceptible pour les esprits, disons, plus monolithiques. Encore faut-il rappeler que plusieurs éléments stylistiques de cet album art-pop étaient des matériaux parfaitement identifiables dans les œuvres antérieures de Marie Davidson ou du tandem Essaie Pas qu’elle forme avec Pierre Guerineau, également impliqué dans ce projet à l’instar du multi-instrumentiste Asaël R. Robitaille. Qui plus est, l’exploitation poétique des thèmes de la vulnérabilité, du désenchantement et de la souffrance intérieure crée un contraste intéressant avec cette méta-pop jamais parfaitement bricolée dans les règles qu’on leur connaît. Difficile de prédire le destin de cet enregistrement fort intéressant mais dont le message ne passe pas partout où il devrait normalement passer. Joli brouillage de cartes !
Tout le contenu 360
Interview classique occidental/classique
Festival de Lanaudière | Leonardo Garcia Alarcon/Le Couronnement de Popée de Monteverdi : les lois du marché version 1642
Par Frédéric Cardin
Interview Afrique/blues mandingue
Nuits d’Afrique 2025 | Tyrane Mondeny présente sa soul mandingo
Par Sandra Gasana
Critique de concert folk/americana/jazz/soul/R&B
FIJM | Nai Palm ? Créature d’exception ! Hawa B ? Future star!
Par Alain Brunet
Critique de concert classique/jazz/traditionnel
FIJM | Avishai Cohen symphonique : magie totale
Par Frédéric Cardin
Critique de concert jazz
FIJM | Jeff Goldblum : conteur, comédien et pianiste, 3 en 1
Par Sandra Gasana
Interview latino/électro/électronique/americana/folk/rock
FIJM | Gabriella Olivo, voyage musical en trois langues
Par Jacob Langlois-Pelletier
Critique d'album rock/expérimental / contemporain/pop 2024
FIJM | Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp – Ventre Unique
Par Stephan Boissonneault
Critique d'album blues/americana/musique sacrée/soul/R&B 2024
Fantastic Negrito – Son of A Broken Man
Par Stephan Boissonneault
Interview latino/soul/R&B/rock/Psychedelia/psychédélique
FIJM | Cumbia, chaos et résistance : Empanadas Illegales viennent faire grimper le thermomètre
Par Stephan Boissonneault
Critique de concert americana/Brésil/jazz
FIJM | Dianne Reeves et Romero Lubambo: un duo intime de virtuoses
Par Michel Labrecque
Interview classique occidental/classique
Orford 2025 | Beethoven estival et Reinecke féérique à la flûte : entrevue avec Denis Bluteau
Par Frédéric Cardin
Critique de concert jazz