Promises

· par Steve Naud

Otis Jackson Jr. avouait récemment avoir écumé les bars à vins londoniens en compagnie de Kieran Hebden et de Sam Sheperd. Nos trois lascars – que les mélomanes connaissent mieux sous leurs pseudonymes respectifs : Madlib, Four Tet et Floating Points – y passaient de longues heures à savourer les bouteilles de nectar tout en causant musique. Qu’est-ce que j’aurais aimé être un petit oiseau de nuit britannique afin de pouvoir goûter aux conversations avinées de ces trois artistes dont la curiosité est insatiable!

Cette soif de plaisirs cosmiques et de sonorité inouïes a conduit Sheperd sur des chemins alpestres où il a souvent ébranlé les codes de l’IDM et sur lesquels il croise maintenant la route de Pharoah Sanders, grand prêtre du free jazz incendiaire qui, dans les années soixante a fait rugir son saxophone auprès de John Coltrane, Don Cherry et Albert Ayler. Le dj et le jazzman ont plus en commun qu’on ne pourrait le croire de prime abord puisque les planantes compositions électro du premier et les envolées lyriques du second semblent provenir de galaxies fort similaires. Ils nous en font aujourd’hui l’éblouissante démonstration sur Promises, très bel ovni musical qu’ils ont enregistré en compagnie du London Symphony Orchestra. Ce poème en neuf mouvements qui se savourent en fait d’une seule traite est le fruit de cinq années de travail.

Pour Sheperd, ce disque représente un pas de géant vers de lointaines zones inexplorées où les frontières entre les genres s’embrouillent plus que jamais, mais aussi vers des sommets rarement atteints par ses talents compositionnels qui nous ont pourtant émerveillés à plus d’une reprise par le passé. En plus d’avoir imaginé cette partition qu’il joue au piano, aux synthés au clavecin et à l’orgue, il a conçu de soyeux arrangements exécutés par la section de cordes de l’orchestre. Sanders, quant à lui, survole ces paysages interstellaires avec toute la majesté qu’on lui connaît. Le jeu de ce souffleur légendaire s’impose dès les premières mesures de l’œuvre et nous berce tout au long de cette expédition aux confins de l’univers connu. Suite à une longue ascension qui s’échelonne tout au long des cinq premiers mouvements, la musique jouée par les cordes prend de l’ampleur et explose durant le sixième. Puis, la septième partie nous fait explorer une nébuleuse électronique où la lumière se fait plus rare avant que le saxophoniste n’envoie de flamboyants astres colorés. Ensuite, un orgue qu’on croirait issu d’un vieil album de Pink Floyd nous rassure lors de l’atterrissage qui se fait tout en douceur avant l’épilogue joué par les cordes. Détachez vos ceintures : Promises vous fera voyager en apesanteur!

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