Aucun média montréalais ne compte autant de ressources humaines pour une couverture experte du Festival international de jazz de Montréal. Nous sommes plusieurs à parcourir le site extérieur et les salles de concerts : Jacob Langlois-Pelletier, Frédéric Cardin, Stephan Boissonneault, Michel Labrecque, Varun Swarup, Vitta Morales et Alain Brunet vous offrent leurs recensions d’albums et compte-rendus de concerts. Bonne lecture et bonne écoute!
Norah Jones est la principale vedette pop de la compagnie discographique Blue Note, principalement dédiée au jazz. Une sorte d’exception à la règle. Il faut dire que le parcours atypique de Norah Jones est un mélange de pop, de country et de jazz.
Son premier album, Come Away With Me, a connu un incroyable succès commercial en flirtant habilement avec ces trois genres. Norah Jones a su marier habilement l’intelligence, la singularité et le succès. Elle a poursuivi sa trajectoire depuis vingt-deux ans avec des albums parfois plus jazz, parfois plus expérimental et parfois plus pop. Il y a eu d’excellents disques et d’autres un peu plus quelconques.
Ce qui nous amène à Visions, sont neuvième opus, paru le 8 mars de cette année. Nous y revenons parce que Norah Jones occupera la grande Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts deux soirs d’affilée, avec « notre » Martha Wainwright en première partie.
Beaucoup de mes collègues de la presse musicale montréalaise semble avoir apprécié Visions. Pour ma part, j’avoue que je me suis plutôt ennuyé pendant la première moitié : des chansons écrites avec un canevas identique, une voix qui m’a semblé moins intime, moins sensible et plus distante que dans des offrandes précédentes. Un album plutôt pop et rétro soul, construit avec le multi-instrumentiste et producteur Leon Michels.
Toutefois, dans la seconde partie, les arrangements deviennent plus diversifiés, avec l’ajout de cuivres et autres instruments. On sent que Norah Jones explore davantage les registres émotifs. I Just Wanna Dance, I’m Awake, On My Way, Alone With My Thoughts, constituent des morceaux très agréables à écouter. Ces « visions » de Norah Jones ont été inspirées par le début de ses nuits, où parfois, le sommeil et la réalité se confondent.
Visions ne passera pas nécessairement à l’histoire, mais les admirateurs de Norah Jones vivront sûrement un bon moment. Pour ma part, j’ai préféré Little Broken Hearts (2012), le très jazzistique Day Breaks (2017) et même l’un peu tristounet Pick Me Up Off The Floor (2020). Et Come Away With Me (2002) demeure un premier album si frais.
Question de goût.
Que nous réserve en concert la fille du cithariste indien Ravi Shankar et d’une productrice du Texas? Elle peut puiser dans le meilleur matériel de sa carrière plurielle. On verra