Au terme du deuxième chapitre d’une carrière à peine démarrée, la détresse psychologique a mené Klô Pelgag à de difficiles introspections sur cette existence qui est la sienne et qui le sera encore longtemps. Présumons-le, car elle a le talent nécessaire et le pouvoir de déstructurer son art sans le renier, de le reconstruire, de le faire vivre une vie durant et plus encore. Ce n’est jamais acquis pour quiconque, Klô Pelgag le sait parfaitement: il faut le courage de se relever après les baffes et les grandes incertitudes, il faut lâcher prise, oublier son nombril, aller de l’avant, faire de ses douleurs un carburant de création. Notre-Dame-des-Sept-Douleurs incarne une transformation importante au troisième chapitre : Klô Pelgag devient ici compositrice, parolière, arrangeure, coréalisatrice de son œuvre, de surcroît leader d’orchestre, seule maîtresse à bord. Elle se permet même d’ambitieux arrangements pour pop de chambre, une tâche complexe confiée naguère à son frère Mathieu, éduqué et formé à ce titre. L’écoute attentive de ses trois opus mène d’ailleurs à ce constat : harmoniquement, ses arrangements pour cordes n’ont peut-être pas encore acquis la profondeur, l’étendue et la contemporanéité de ceux de ses deux premiers albums, sauf exceptions – la finale de La maison jaune, par exemple. Une écoute superficielle laisse plutôt l’impression d’une continuité, ce qui n’est pas exactement le cas, mais ce travail présente les germes d’un discours orchestral distinct, et l’on exclut ici les trois arrangements plus matures signés Owen Pallett, prix Polaris (sous le pseudo de Final Fantasy) et proche collaborateur d’Arcade Fire comme on le sait. L’organisation des sons pour grande formation (cordes, cuivres) relève de l’apprentissage concluant, la dynamique en petite formation diffère de ce qu’on a entendu auparavant chez Klô Pelgag, on sent ici une nouvelle force se déployer, un esprit parfois rock. Mais ce qui est le plus remarquable dans cet album se trouve dans le texte et la voix qui les porte. Les mots y sont organisés plus simplement, les éclats poétiques y sont mieux mis en valeur, l’autrice y ménage ses effets, émonde pour le mieux. Voilà certes un album dont l’appréciation croît avec l’usage.
Tout le contenu 360
Interview Chanson francophone/pop
Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond
Par Marilyn Bouchard
Interview classique occidental/classique/jazz
Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger
Par Alain Brunet
Interview classique occidental/classique/électronique
Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille
Par Alain Brunet
Critique de concert classique
Université de Montréal : une relève placée sous de bonnes étoiles
Par Frédéric Cardin
Critique d'album Chanson francophone/pop 2025
Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit?
Par Marilyn Bouchard
Interview Chanson francophone/pop
Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction
Par Marilyn Bouchard
Interview électronique/expérimental/expérimental / contemporain/Experimental
Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière
Par Stephan Boissonneault
Critique d'album americana/rock 2025
Dean Wareham – That’s The Price of Loving Me
Par Michel Labrecque
Interview classique/classique occidental
Pro Musica | Lucas Debargue, libre penseur pianistique
Par Alain Brunet
Critique d'album Chanson francophone/pop 2025
Éléonore Lagacé – Brûlez-moi vive
Par Marilyn Bouchard
Interview chanson/Chanson francophone/americana/folk
Laurence Hélie a retrouvé son nom
Par Simon Gervais
Interview classique occidental/classique
Le Quatuor Molinari et Berio, ce qu’en dit Olga Ranzenhofer
Par Alain Brunet
Critique de concert électronique/Hip Hop/hip-hop
La déesse tunisienne Emel nous présente MRA
Par Sandra Gasana
Critique de concert classique occidental/classique
« I Feel Pretty, Oh So Pretty » avec Thomas Dunford et Arion Orchestre Baroque
Par Judith Hamel
Critique d'album Experimental/hip-hop/noise 2025
clipping. – Dead Channel Sky
Par Stephan Boissonneault
Critique de concert classique occidental/classique/trad québécois