Il faut creuser profondément pour trouver des références encyclopédiques à la compositrice britannique Madeleine Dring. La dame est née en 1923 et a eu une carrière assez riche dans le théâtre, la variété, le cinéma et la musique de concert, avant de mourir trop jeune d’un anévrisme. Elle avait cependant le défaut de négliger le catalogage de ses œuvres, et de refuser les notices biographiques, ce qui explique un tant soit peu son absence de nombreuses recensions. Étrange.
Ce sont donc, pour la vaste majorité d’entre nous, des découvertes que nous faisons avec cet album enregistré par des compatriotes de l’artiste, tous manifestement convaincus de la valeur de cette musique. Et valeur il y a, sans parler de génie retrouvé. Dring avait certainement la bosse des mélodies, car plusieurs de celles qu’on entend ici sont charmantes, et franchement attrayantes. On peut comprendre leur succès dans les soirées de cabaret des années 50. Plusieurs de ces petites bagatelles lyriques ont été arrangées pour hautbois par son mari, Roger Lord, pendant longtemps première chaise de l’Orchestre symphonique de Londres. Cela dit, on remarque, dans les œuvres ‘’classiques’’ de la dame (un Trio pour flûte, hautbois, piano, un autre Trio, pour hautbois, basson et clavier) sa capacité à resserrer les harmonies pour leur donner du piquant moderniste. L’ensemble du programme est interprété avec grand soin.
Quelque part entre la ‘’musique légère’’ à l’anglaise et la musique de concert ‘’début 20e siècle’’, la palette de Madeleine Dring mérite certainement mieux que sa relégation dans l’anonymat total, comme c’est le cas aujourd’hui.