Nous avons récemment fait la recension d’Autogenesis, le premier album de l’académie funky de New York N to the Power, et y avons remarqué en particulier le travail inspirant du vibraphoniste Yusuke Yamamoto. À peine quelques semaines se sont écoulées que paraît une splendide collection de pièces enregistrées en solo par Yamamoto, dont le CV comprend également le projet de gamelan en solo channel U et le combo jazzy Golden Monkeys.
Sur les 14 titres, dont un seul dépasse les cinq minutes, Yamamoto explore diverses configurations des instruments du titre et entrelace astucieusement leurs motifs pour générer quelque chose de « trippant, étrange et doux », pour reprendre ses propres termes. On y retrouve des échos des tendances kosmische allemandes, une certaine affirmation new age, les figures mathématiques hypnotiques du minimalisme américain, de même que des inspirations asiatiques, comme en témoigne la pièce Woody Harp. Beaucoup de sons délirants et dissonants sont employés, mais rien qui puisse déranger ou qui déraille vraiment. Yusuke Yamamoto semble incapable de faire une musique qui soit autrement qu’apaisante et bienfaisante.