C’est un retour musical qu’on n’espérait presque plus. Notre Monica, qui nous avait envoûté au début des années 2000, était allé prendre des nouvelles de ses sources pendant une quinzaine d’années dans son Brésil natal. Mais sa vraie maison est ici. Si bien que, revenue récemment à Montréal, elle préparait ardemment un nouvel opus qui devait démontrer un certain degré d’évolution après les excellents Bahiatronica (2005) et Na laje (2008). Sachez ceci : c’est entièrement réussi! Ilhada est une symphonie métissée pour le Brésil mais uniquement possible à Montréal, où elle a trouvé de fabuleux interprètes de musique du Moyen-Orient et d’Afrique subsaharienne pour réaliser ce paysage sonore étonnant qu’elle avait en tête. Sont convoqués au milieu des rythmes et atmosphères typiquement brésiliennes des têtes d’affiche de la musique montréalaise : Nazih Borish au oud, Ayham Abou Ammar au chant, Omar Abou-Afach à l’alto, Joseph Khoury, Ziya Tabassian et le légendaire Vovô Saramanda aux percussions, Mélissa Hié au balafon et Didem Başar au kanun turc. Un mariage qui n’a absolument rien de forcé. Tout est hyper naturel, comme si ces deux univers avaient toujours vécu côte-à-côte. On y retrouve une certaine énergie simple et efficace de Bahiatronica, mais bien sûr avec une maturité qu’il ne pouvait y avoir en 2005. Maintenant, Monica s’apprête à tourner un peu partout avec ce beau groupe bigarré, ne manquez donc pas votre chance.
Merci de revenir Monica, que serions-nous devenus sans toi?