Funk cinématographique, c’est en ces termes que les membres de Calibro 35 décrivent leur musique. Avec raison car depuis sa fondation en 2007, la formation italienne conçoit des trames sonores de films réels ou imaginaires. Autant inspirés par le travail de leur illustre compatriote Ennio Morricone que par les productions de la blaxpoitation, ces Milanais ont conçu des musiques riches en grooves irrésistibles et en arrangements colorés. Utilisées par Hollywood et échantillonnées par des rappeurs de la trempe de Dr Dre et Jay-Z, celles-ci ont fait tourner bien des têtes.
Avec Momentum, son septième album en carrière, Calibro 35 crée une fois de plus des atmosphères dignes des films de gangsters. Il y aura des flics, des fusils et des bagnoles. Les choses démarrent en trombe avec Glory-Fake-Nation et son rythme proche du hip-hop. Le travail de l’impressionnant batteur Fabio Rondanini est d’ailleurs à souligner, la section rythmique qu’il forme avec le bassiste Luca Cavina met carrément le feu aux poudres. Grâce à eux, les vignettes élaborées par Calibro 35 acquièrent une dynamique qui fait qu’elles sont tout sauf bêtement décoratives.
Bourrées de clins d’œil au passé, elles sont également ancrées dans le vingt-et-unième siècle. Oui, l’esprit de Morricone est présent d’un bout à l’autre de Momentum, mais le recours fréquent à la lutherie électronique et la présence de rappeurs sur deux des meilleures pièces de l’album plantent le décor de l’histoire que nous raconte Calibro 35 dans une époque fictive, au carrefour du rétro et du futurisme. À savourer avec ou sans pop-corn.