« Something from the outside of this world / Is focused on a wrath / Mercy isn’t coming / Nor is mirth / Beholden to a past / We wanted this to last ». En faisant le parallèle entre ces paroles de Heart Of An Animal et ce que nous vivons collectivement présentement, on ne peut s’empêcher d’avoir un frisson. Le chanteur Murray Lightburn n’est pas devin pour autant, mais personne ne peut rester insensible au troublant décor apocalyptique du nouvel album des Dears, qui commence à devenir étrangement réel. Influencé par le romantisme brit-pop des Smiths et les orchestrations de The Divine Comedy, le groupe nous y parle de fin du monde avec autant de poésie et de noirceur que Serge Gainsbourg (en rajoutant au tout un peu de philanthropie). Assemblé en 1995 autour du couple formé du guitariste Murray Lightburn et de la claviériste Natalia Yanchak, le collectif a maintenant à son actif huit albums et une nomination au prix Polaris de 2011 pour Degeneration Street. Il nous avait laissé en 2017 l’album Times infinity, sorti en deux volumes et construit comme un puzzle. Lovers Rock partage un climat similaire à celui du superbe No Cities Left sorti en 2003. Lightburn y compare la période que nous vivons actuellement à l’après-11 septembre. On est d’abord paralysé par le choc (Instant Nightmare!), vient ensuite le sentiment d’impuissance devant cette situation qui nous échappe (Stille Lost, No Place On Earth). L’album n’a pourtant rien de défaitiste, ses arrangements lyriques nous laissent en effet entrevoir la lumière au bout du tunnel. Même si une renaissance semble lointaine, Lightburn nous aide à l’imaginer sur les balades Play Dead et Too Many Wrongs. Plutôt que de s’enfermer dans un passé destructeur ou un avenir incertain, l’album des Dears propose peut-être une troisième option : affronter la peur de vivre le présent.
Tout le contenu 360
Interview reggae
Festival des Saveurs | Carminda Mac Lorin, la femme aux multiples chapeaux
Par Sandra Gasana
Interview électronique/expérimental / contemporain
SAT X EAF | Amselysen et le parfum idéal d’un tueur en série
Par Félicité Couëlle-Brunet
Critique de concert hip-hop
MIKE, Navy Blue et Mike Shabb donnent une leçon de rap au Théâtre Fairmount
Par Guillaume Laberge
Interview classique occidental/classique
Festival Classica : Une ode à l’espoir avec Elvira Misbakhova
Par Judith Hamel
Interview classique occidental/classique
Transformer Hiroshima mon amour en opéra contemporain: Christian Lapointe et Rosa Lind racontent
Par Marilyn Bouchard
Critique d'album Chanson francophone/folk/americana 2025
Charlotte Brousseau – Plus de fleurs que de fleuve
Par Marilyn Bouchard
Critique de concert classique occidental/classique
« Hiroshima, mon amour »: une soirée pour se rappeler
Par Marilyn Bouchard
Interview
Molinari : l’intégrale des quatuors de Chostakovitch en trois programmes REPORTÉE
Par Alain Brunet
Interview classique occidental/classique
Walter Boudreau et Quasar autour de Chaleurs: l’interview mammouth!
Par Alain Brunet
Critique de concert Électro/Électronique
L’art du trait: l’euro vision de Klangkarussell à la SAT
Par Loic Minty
Dossier
Centroamérica – un docu-fiction puissant sur la vérité et les liens à l’ère de la distance et du déni
Par Stephan Boissonneault
Critique d'album classique/latino/classique occidental/Romantic 2025
Lido Pimienta – La Belleza
Par Stephan Boissonneault
Critique d'album Experimental/jazz 2025