La Chica est un doux mélange franco-vénézuélien aux influences culturelles latines chamaniques. Après son premier album intitulé Cambio, l’artiste revient avec un EP piano et voix de vingt minutes intitulé La Loba. Un mini-album composé pendant la pandémie au moyen duquel elle rend hommage à son frère défunt et à d’autres proches partis pour un autre monde, plus spirituel. La Loba n’est pas seulement le titre de l’album, c’est avant tout une légende empruntée à la culture latino-américaine. La louve a ce pouvoir, par le chant, de redonner souffle au corps sans vie. Rien n’est laissé au hasard sur ce merveilleux enregistrement composé de sept titres.
La Chica y passe par plusieurs étapes émotionnelles et les titres en sont l’expression parfaite. Le piano est quasi omniprésent et la voix de l’artiste magnifiée par les sonorités latines spirituelles. Le travail du deuil et des émotions se lie sur le titre La Loba, faisant aussi référence au féminisme et au combat perpétuel des femmes pour améliorer leur sort dans la société. Autre phase émotionnelle : quand La Chica reprend le titre Drink (tiré de son précédent album Cambio) qui a tout à fait sa place ici et dont la version a cappella donne encore plus de sens aux sentiments. Telle une chamane, l’artiste met en musique avec volupté et délicatesse ses émotions personnelles, envoûtantes. La Chica peut être fière de ce qu’elle a livré sur La Loba. Son chant sacré et sa voix de louve nous touchent en plein cœur. Nul doute que la vibration des tambours sacrés et de sa voix de velours a atteint le ciel et le cœur de ceux qui sont partis trop tôt cette année.