Pour son premier album solo, Firas Nassri tente un exercice périlleux. Celui de faire se rencontrer les deux cultures musicales qui l’habitent : l’électro et la musique arabe. Ici, les lignes de basse acid côtoient des percussions traditionnelles. Avec la délicatesse d’un funambule, le producteur travaille un juste équilibre entre les deux genres, à tel point que le mélange sonne organique. Nourri de son expérience au sein du duo électro-pop Beige-À-Cœur, de ses nombreux voyages et des rencontres qu’il a pu faire en chemin, le jeune syrien-canadien est à la poursuite de son identité. Les horizons s’élargissent, pour lui comme pour nous. Guitariste électrique de formation, il produit toutes ses compositions et invite des chanteuses comme Anqi Sun (Berlin in the Sand), Christina Enigma (Taksim) ou Naïade Aoun (Al Kalimat) à venir y déposer leur voix, dans leur langue maternelle. Si les nombreuses collaborations de l’album sont locales, elles nous transportent au Moyen-Orient. Les huit plages sont le résultat d’un processus de création mis en branle il y a plus d’un an, le temps de trouver ses repères et de les mettre en musique. De se faire confiance. La Levantine s’impose comme une proposition qui vient du cœur, de l’âme et de l’esprit. Authentique.
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