Je vous ai parlé récemment du quartette folk-pop suédois Kolonien parce que j’ai eu la chance de les voir live sur une toute petite, et franchement sympathique scène de coin de rue (en l’occurrence Duluth est) à Montréal. C’était dimanche dernier. On y a entendu en grande partie les pièces de leur plus récent album paru sous étiquette Cumbancha, Till Skogen (ce qui veut dire À la forêt, comme dans un hommage à..). L’album est paru en avril dernier, très loin sous (comme sous sous sous) les radars des médias habituels. Du moins ceux de notre côté du grand lac. Ils sont habituellement trop occupés à parler des mêmes 10 ou 15 artistes ‘’de catégorie A’’ (comprenons déjà bien connus). C’est là ou Pan M 360 prend le relais! Bon, OK, avec un peu de retard cette fois, je l’avoue. Dans le cas ‘’des autres’’ l’excuse est mauvaise (ça ne les intéresse pas), dans notre cas elle est plus compréhensible (ça nous intéresse mais) : nous sommes peu et le temps nous manque pour couvrir les milliers (littéralement) de sorties mensuelles (si ce n’est hebdomadaires!) du monde musical. Bref, on l’a échappée. Mea culpa.
Voici donc pourquoi j’y reviens maintenant, puisque suite à leur performance emballante (et pas mal impromptue, lisez les détails dans mon commentaire) de dimanche dernier, il fallait que je vous en parle.
Till Skogen est le quatrième opus de Kolonien et le style direct, immédiatement accessible du band donnera envie d’aller écouter les précédents, qui sont du même acabit. On parle ici de lignes mélodiques survolant et se collant de près aux rythmes pop-folk entraînants (nonobstant quelques ballades). En contrepoint, le violon d’Ana Möller, de qualité technique manifestement savante mais au déhanchement bien enrobé dans le folklore local. Celui-ci aura, il faut le dire, des résonances celtiques aux oreilles recrues de ce genre de répertoire. Ça s’explique peut-être par le fait qu’il ne s’agit pas de folklore strict, mais bien de bonne pop inspirée de la musique traditionnelle dans un contexte de modernité ouverte, d’où certains croisements esthétiques possibles. Sans compter bien sûr les ressemblances initiales et tout à fait logiques car les deux cultures se côtoient depuis des millénaires.
Voici donc une musique focalisée sur une culture nordique fière mais assurément perméable aux influences d’ailleurs, désireuse de rencontrer le reste du monde et non de s’enfermer dans une nostalgie lénifiante qui peut virer à l’autosatisfaction ou, pire, le repli identitaire.
Ah, et cette fabuleuse langue suédoise qui roule et rebondit sur la langue et les lèvres comme une super-balle espiègle! Irrésistible.
À Montréal (et un peu avant à Ottawa et à Sherbrooke), ils étaient quatre. Bien entendu, par les temps qui courent, il vaut mieux voyager léger. Mais, sur l’album, la facture est plus étoffée grâce à du Hammond, un accordéon, une trompette, une clarinette, un saxophone et un chœur!
Faites-vous plaisir : collez-vous sur les oreilles les souriantes tounes de ces ultra-gentils vikings.