Alors que les clubs restent clos à cette heure pandémique, deux comparses de Belfast rendent publique une nouvelle offrande aux sonorités résolument club et se proposent de faire danser les confinés jusqu’au petit matin. Les voix sont minutieusement distillées à travers cet album et laissent une impression de légèreté céleste, ce qui contraste avec les beats saccadés et obsessifs d’Atlas en ouverture ou avec ceux d’Apricots, autre gros hit de cet album signé Bicep. Les synthés planants nous invitent à une atmosphère brumeuse, presque liturgique comme le suggèrent certains passages vocaux… dans un pays où la religion est un sujet délicat. Quelque part entre house et techno, les transitions musicales sont méticuleusement orchestrées et les voix justement dosées, comme on l’observe dans Saku où les fréquences cristallines de Clara la San viennent adoucir ce beat très appuyé, loin d’être déplaisant. Bicep continue à prêcher la bonne note avec X et Rever, deux véritables hymnes à la dance music. Les styles musicaux s’entrecroisent sans jamais se dissocier les uns des autres, la drum’n’bass surgit même dans l’excellent Sundial. Bicep offre ainsi une seconde messe musicale, office flamboyant aux dieux de la danse et dont l’objet, il va sans dire, est de galvaniser tous leurs dévots.
