Les amateurs de folk-rock indie introspectif et féminin – que promeuvent aujourd’hui des artistes comme Phoebe Bridgers, Julia Jacklin et Mitksi – seront réconfortés par Stay in Touch, le premier album de Georgia Harmer. Ce patronyme est déjà connu grâce à Sarah Harmer, tante de Georgia qui a propulsé l’alt-rock canadien dans la stratosphère avec des albums comme You Were Here, à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Il serait tout à fait injuste, toutefois, de croire que Georgia ne fait qu’exploiter son nom de famille.
Sur Stay in Touch, elle démontre non seulement son talent d’auteure-compositrice, mais aussi la diversité de ses goûts musicaux. En effet, cet album passe du folk pur et dur à la Joni Mitchell à un style évoquant les rockeurs américains Garbage, en passant par l’americana à la Neko Case ou les premiers albums de The Weather Station. On songe aussi à une Julie Doiron plus jeune en écoutant un titre comme Austin, sans doute la chanson la plus facile à retenir de tout l’album, avec ses rimes sur les barbecues texans et les ciels ensoleillés.
Les chansons de Georgia Harmer sont à la fois intimes et assez accessibles pour que quiconque s’y retrouve. Elle répertorie des souvenirs nets et personnels avec une touche indie rock, mais laisse aussi les auditeurs en interpréter le sens à leur manière. All In My Mind pourrait porter sur une escapade au ciné-parc ou la contemplation d’un ciel indigo. « Peu importe – Tout ça n’est qu’un songe », chantonne Harmer sur ce titre.
Je crois que le nom Georgia Harmer circulera de plus en plus, à l’échelle canadienne ou au-delà. Il s’agit d’une force artistique avec laquelle il faut désormais compter. Elle en est encore à définir son art (il y aura sans doute des albums où elle changera complètement de genre), mais elle a déjà pris de l’avance.
Constatons, à l’instar de Dan Mangan qui a invité Georgia à faire les premières parties de sa prochaine tournée, que nous avons affaire à une perle rare.