On avait presque perdu la trace de Garbage, formation composée de la chanteuse écossaise Shirley Manson et de ses collègues amerloques de Madison, Wisconsin. Lorsque Garbage fut propulsé au milieu des années 90, son batteur Butch Vig était alors un des producteurs phares de la tendance grunge – Nirvana avait enregistré ses pistes les plus cruciales aux Smart Studios dont il était alors un des propriétaires et principaux réalisateurs, rien de moins. Garbage connut le succès de masse avec des chansons telles Stupid Girl et Only Happy When It Rains ou encore via la chanson-thème d’un James Bond, The World Is Not Enough, sorti en 1999. Puis… déclin et séparation après la sortie de l’opus Beautiful Garbage en 2002, quelques soubresauts ça et là jusqu’à la refonte en 2011, et nous voilà au septième album studio dont le titre est le slogan libertaire No Gods No Masters. L’identité du groupe est restée relativement intacte : frontwoman de culture post-punk, binarité rock côté batterie, éventail de riffs typiques côté guitares, compléments électroniques habilement bidouillés, accroches mélodiques et refrains solidement charpentés. Et ça commence bien avec cette ligne corrosive à souhait : « The man who rule the world has made a fucking mess… » Nos vétérans sont repartis de plus belle sur la voie post-punk assortie d’électro-rock et de new wave. Le phrasé de la soliste a des ressemblances avec celui de Chrissie Hynde et, tant qu’à être dans le référentiel, Shirley Manson reprend Because the Night the Patti Smith sans compter Starman de David Bowie – dans l’édition deluxe. Franchement, ces 19 exécutions de reprises et chansons originales de styles variés (dont la James Bondienne This City Will Kill You) sont à la hauteur de ces quinquagénaires motivés, sans qu’on puisse conclure à quelque joyau de culture rock.
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