Pays : Royaume-Uni Label : EMI Genres et styles : new wave / pop / post-punk / power-pop / punk / rock Année : 2022

Elvis Costello and the Imposters – The Boy Named If

· par Luc Marchessault

Même si Declan Patrick McManus – qui se fait appeler Elvis Costello depuis l’époque où Montréal fut la ville hôtesse des Jeux de la XXIe olympiade – se dirige inexorablement vers le septuagénariat, son rythme de production demeure sacrément soutenu. Au cours des quinze derniers mois, Costello a fait paraître 1) le très réussi Hey Clockface, 2) son complément en français La Face de Pendule à Coucou, où figurent deux versions de trois des pièces de Hey Clockface avec notamment Iggy Pop et Isabelle Adjani, puis 3) une version hispano de This Year’s Model (que nous avions recensée ici). Et voici, alors que 2022 commence tout juste, The Boy Named If, 32album studio de ce musicien-musicophile suprême qu’est Elvis Costello. Il fait équipe avec The Imposters, c’est-à-dire le claviériste Steve Nieve, le batteur Pete Thomas et le bassiste Davey Faragher (remplacez ce dernier par Bruce Thomas et vous aurez The Attractions). De Farewell, OK, percutante première pièce, à Mr. Crescent, la treizième, qui clôt délicatement The Boy Named If, Elvis Costello nous prouve qu’il pète encore le feu sacré.

Souvenons-nous que le premier tronçon de la trajectoire d’Elvis Costello – de My Aim Is True (1977) à Trust (1981) – était résolument new wave, punk, post-punk et power-pop. C’est à cette véhémence compositionnelle et parolière qu’il revient, après des décennies de tours et détours dans les coins et recoins de la pop et de la musique sérieuse. Au fil de ses incursions musicophiles étalées sur des décennies, Costello aura collaboré autant avec le demi-dieu country George Jones qu’avec le monarque réhabilité de la pop orchestrale Burt Bacharach, ainsi qu’avec une foule de créateurs et interprètes de jazz, de classique et d’opéra de chambre. Dans The Boy Named If, Costello nous entraîne au « Pays de la lanterne magique » où vivent des personnages comme Penelope Halfpenny et Mr. Crescent, que côtoie le narrateur dans sa quête de la maturité. L’hyperclaviériste Steve Nieve use de ses instruments – notamment son orgue Continental Vox – avec doigté, vigueur et intelligence; il est particulièrement inspiré dans les passages new wave de Magnificent Hurt. Pete Thomas s’avère, comme toujours, éblouissant à la batterie. Quant à Monsieur Costello, les années n’ont en rien entamé ses cordes vocales. Et à entendre la manière dont il manie sa Fender Jazzmaster et sa Gibson Kalamazoo, l’arthrite n’a pas encore attaqué ses articulations interphalangiennes. On notera la participation vocale de la talentueuse praticienne de l’americana Nicole Atkins, sur My Most Beautiful Mistake.

The Boy Named If est le meilleur album rock d’Elvis Costello depuis Brutal Youth en 1994 et risque fort de figurer au Top 2022 de Pan M 360… dans onze mois et demi!

Tout le contenu 360

Nouvel Ensemble Moderne : un vif éloge aux textures réussi

Nouvel Ensemble Moderne : un vif éloge aux textures réussi

Stéréo Africa Festival – Ali Beta, le troubadour qui fait de l’afro-jazz

Stéréo Africa Festival – Ali Beta, le troubadour qui fait de l’afro-jazz

Blair Thomson, arrangeur de Half Moon Run pour l’OSM: chapitre 2 !

Blair Thomson, arrangeur de Half Moon Run pour l’OSM: chapitre 2 !

Finale des 29e Francouvertes: Muhoza et sa troupe ont conquis le public et le jury

Finale des 29e Francouvertes: Muhoza et sa troupe ont conquis le public et le jury

FIMAV | Sleepytime Gorilla Museum, au musée de toutes les secousses

FIMAV | Sleepytime Gorilla Museum, au musée de toutes les secousses

A Place To Bury Strangers sur la construction d’armes soniques et les spectacles qui ressemblent à des accidents de voiture

A Place To Bury Strangers sur la construction d’armes soniques et les spectacles qui ressemblent à des accidents de voiture

Apolline Jesupret – Bleu ardent

Apolline Jesupret – Bleu ardent

Alison Luthmers – Johann Helmich Roman : Assaggi for solo violin

Alison Luthmers – Johann Helmich Roman : Assaggi for solo violin

Concordski – Salon des arts ménagers

Concordski – Salon des arts ménagers

Salon des arts ménagers de Concordski, rétro-futuriste et légèrement décalé

Salon des arts ménagers de Concordski, rétro-futuriste et légèrement décalé

Stéréo Africa Festival, vu par la Montréalaise Saphia Arhzaf

Stéréo Africa Festival, vu par la Montréalaise Saphia Arhzaf

Jérôme 50 – Anarcolique

Jérôme 50 – Anarcolique

Stéréo Africa Festival – Un voyage entre Afrique et Amérique latine

Stéréo Africa Festival – Un voyage entre Afrique et Amérique latine

Marc-Antoine d’Aragon chante JP Ferland avec le noyau de ses musiciens

Marc-Antoine d’Aragon chante JP Ferland avec le noyau de ses musiciens

Choses sauvages – III

Choses sauvages – III

FIJM 2025 | La programmation expliquée par Modibo Keita (2e partie)

FIJM 2025 | La programmation expliquée par Modibo Keita (2e partie)

FIRE ! Orchestra au FIMAV : le power trio à la rencontre de la communauté canadienne de la musique actuelle

FIRE ! Orchestra au FIMAV : le power trio à la rencontre de la communauté canadienne de la musique actuelle

Everything is Recorded – Richard Russell is Temporary

Everything is Recorded – Richard Russell is Temporary

Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.

Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.

Stéréo Africa Festival – Cocktail privé d’ouverture

Stéréo Africa Festival – Cocktail privé d’ouverture

Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert

Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert

Les pouvoirs magiques d’Erika Hagen

Les pouvoirs magiques d’Erika Hagen

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

Inscrivez-vous à l'infolettre