Joindre le violoncelle au bandonéon, c’est tout à fait sensé. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cela se fait, au contraire. Stradivatango propose un programme en deux ‘’blocs’’ relativement égaux en durée. Le premier est constitué d’une composition substantielle de Denis Plante (le Stradivatango du titre), une œuvre en huit mouvements calquée sur le format baroque de la suite. Le premier mouvement (Le prince écarlate) est d’ailleurs un hommage affirmé à Vivaldi, avec son titre qui rappelle le surnom de ‘’Prêtre roux’’ du compositeur italien, mais aussi avec ses gestes nerveux et ses harmonies. Ailleurs, c’est également Bach qu’on perçoit. Mais l’ensemble, bien entendu, est imprégné des couleurs et de l’esprit du tango, de sa chaleur sensuelle et de ses inflexions félines.
Quelques parties me semblent plus fortes que d’autres, plus poignantes, mais dans l’ensemble, il s’agit d’une proposition de très belle tenue. Le deuxième ‘’bloc’’ est constitué de classiques du tango Piazzolla, Gardel), quelques découvertes, et trois courtes compositions additionnelles de Denis Plante. On constate une belle entente entre les deux musiciens, un jeu musical solide et un résultat d’ensemble fort joli.