Pays : États-Unis Label : BMOP sound Genres et styles : musique contemporaine Année : 2025

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

· par Réjean Beaucage

Cette monographie consacrée à la compositrice Dalit Hadass Warshaw présente trois de ses pièces dont la plus intéressante est aussi la plus récente : Sirens, A Concerto for Theremin and Orchestra (2017).

Il faut savoir, d’abord, que Warshaw est elle-même une virtuose du thérémine, cet instrument étrange, l’un des plus anciens instruments électronique qu’on joue sans le toucher. La compositrice a commencé l’étude du piano à trois ans auprès de Nadia Reisenberg. Celle-ci était la sœur de la violoniste Clara Rockmore, qui fut la toute première grande virtuose du thérémine, et c’est sa rencontre qui a suscité l’intérêt de Warshaw pour l’instrument qu’elle a commencé à jouer à 15 ans.

Son concerto s’inspire du chant des sirènes, des êtres hybrides comme l’est aussi le son du thérémine, qui semble amalgamer les sonorités du violon à celle de la voix humaine. Warshaw aime appuyer sa composition sur une histoire et, dans ce cas-ci, elle s’inspire du mythe d’Ulysse croisant les sirènes sur son chemin, mais pas tel que l’a raconté Homère, ou tel que James Joyce l’a revisité.

L’inspiration de Warshaw vient de la version du mythe vu par Franz Kafka – Unsuk Chin était aussi passée par là en 2014 avec The Silence of the Sirens, composé pour la voix de Barbara Hannigan. Dans Le silence des sirènes, Kafka explique que si le chant des sirènes est dangereux, leur silence l’est encore plus! C’est la soliste allemande Carolina Eyck qui manie l’instrument. Elle est reconnue mondialement comme la plus grande théréministe et la compositrice s’est fait plaisir en lui écrivant une partition difficile, qu’elle livre magnifiquement. L’idée de relier le chant de sirènes à la voix du thérémine est brillante en soi et le résultat met l’imagination en mouvement.

La pièce Camille’s Dance (2000) s’inspire quant à elle de la vie de l’artiste Camille Claudel, représentée à partir d’une rencontre entre ses sculptures La Valse (1893) et La Fortune (1905). Dans cette dernière, le personnage féminin, seul, semble tomber à la renverse, comme si Camille, qui sera internée durant ses 30 dernières années, avait anticipé sa propre chute. La musique, très évocatrice, est admirablement rendue par l’orchestre.

L’album s’ouvre sur ses trois Responses (2016) adressées à Brahms à propos de trois de ses intermezzos. La version originale de la pièce était pour piano solo, et la compositrice a choisi d’en faire une version pour orchestre qui soit fidèle à ce qu’elle entend lorsqu’elle la joue au piano.

Le fondateur du BMOP, Gil Rose, dirige son orchestre de main de maître et nous permet une fois de plus de découvrir des œuvres que l’on souhaiterait entendre en salle.

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