Un des joueurs clés de la scène musicale de Chicago, Sam Prekop est un des trois membres de la formation post-rock The Sea and Cake. Avec Old Punch Card, son troisième album en solo publié il y a une dizaine d’années, sa musique en cavalier seul avait pris un tournant résolument électronique. Faisant toujours la part belle aux synthétiseurs modulaires qu’il semble tant affectionner, Comma ne le voit pas bifurquer de cette voie.
Comme les instruments auxquels Prekop a recours sont principalement de bons vieux claviers analogues, des comparaisons avec les pionniers de l’électro nous viennent à l’esprit. On pense – évidemment – à Kraftwerk, mais aussi à Cluster et à Yellow Magic Orchestra. Les passages plus atmosphériques nous rappellent, quant à eux, Brian Eno. Surtout la très belle September Remember. Les exquises vignettes synthétiques qui se succèdent sur Comma ont bien peu à voir avec ce qui se fait dans la veine électro en ce moment. En fait, comme les Écossais de Boards of Canada avant lui, le magicien Prekop réussi à toucher à quelque chose de plus intemporel.
Avec Comma, le vieux routier ne se contente pas de ressasser les idées qu’il avait mises de l’avant sur ses opus précédents. L’ajout d’une boîte à rythme et d’un clavier Roland SH-101 à sa quincaillerie lui permet d’adopter une nouvelle approche plus axée sur le rythme et les mélodies. L’album est conséquemment moins abstrait que ses précédents. Le voyage qu’il nous fait faire n’en est pas moins captivant.