Sad Romance, premier album du Nigerian CKay paru cet automne, a été célébré sur tous les planchers de danse où l’on kiffe les afrobeats. Chukwuka Ekweani (de son vrai nom) était déjà connu de la mouvance afrobeats, multipliant les Eps et singles depuis 2016. La voix de ce crooner d’un autre type est relativement frêle de prime abord, mais ce mec âgé de 27 ans chante ou psalmodie en enrobant ses phrases d’une sensualité à toute épreuve. Ses grooves se déploient dans la lenteur ou sur les tempos moyens, la lascivité est toujours à son maximum. Ce que suggère CKay est fait pour danser, relaxer, exulter, jouir, tout ce qui permet d’atteindre le bien-être immédiat. Ce n’est pas complexe et ça fait le travail, quelle que soit la posture du mélomane. Ces afrobeats sont assurément contagieux, cette version nigériane du reggaeton ou de la cumbia offre d’ailleurs une dégaine singulière, qui n’est exactement la même qu’en Colombie, en Amérique latine ou dans les Antilles. Ici nous sommes vraiment en Afrique mondialisée, la saveur soul / R&B et les saveurs locales se mêlent à ces afrobeats, un saxophone très pop s’invite sur les motifs de synthèse imaginés par CKay et autres beatmakers invités, les chanteuses capverdiennes Mayra Andrade et Ronisia sont entre autres invitées à s’exprimer en créole lusophone et même en français. Voilà de la pop africaine qui le deviendra encore davantage, nombre de songwriters et producteurs de là-basont d’ores et déjà atteint la renommée internationale. Alors… on imagine bien que le MTelus sera plein le 1er juillet prochain, dans le contexte du Festival international de jazz de Montréal, et il en sera de même ce printemps, soit le 13 mai, Grosse Scène Loto-Québec, 21h, dans le contexte du festival Santa Teresa.
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