Le Torontois Christopher Parnis est un contrebassiste qui mène une solide carrière dans la métropole canadienne. Il est ici entouré d’autres bonnes pointures de la Ville-Reine : Christian Antonacci, trompette et flugelhorn, Matt Greenwood, guitare électrique, Brian Dickinson, piano et Aaron Blewett, batterie.
Everything You Could Be se déploie en huit plages (toutes des compos originales exceptée une du père de Christopher, Mark Parnis). La facture est celle d’un jazz moderne bien tourné, construit sur un canevas harmonique trempé dans le post-bop élargi. Parnis y construit de longues mélodies qu’il laisse ouvertes aux impros généreuses de ses talentueux partenaires. Le tout sonne fort bien et très agréable à l’écoute tout en demeurant raffiné et expertement tissé. Des références à Kenny Wheeler viennent à l’esprit (et sont même revendiquées), particulièrement dans les interventions mesurées d’ Antonacci.
Les sujets qui inspirent Parnis pour ses compos sont amusants, bien que difficilement illustrés par la musique si on ne sait pas qu’ils en sont la source. Le maître de l’horreur Clive Barker inspire The Cradle, le rover martien Opportunity (pour lequel un des derniers messages de commande était accompagné de I’ll Be Seeing You chanté par Billie Holiday, repris ici) sous-tend Opportunity, ou encore D.D.Q, stimulé par un dessert glacé fondu acheté dans un Dairy Queen.
Si les sujets inspirent peu, au final, c’est la musique qui compte. Et celle-ci est franchement réussie. Une combinaison gagnante de jazz intelligent et accessible.