C’est en assouvissant sa passion pour les vêtements vintage que l’une des filles du trio est tombée sur… un sac à pain qui contenait une relation épistolaire datant de 1965!
Il s’agissait d’une soixantaine de lettres qu’une certaine Jacqueline (Jackie), venue s’établir à Montréal, écrivit à sa mère restée à Moncton (Nouveau-Brunswick).
En imaginant le reste, dont des réponses de la mère à son audacieuse progéniture si on considère l’habitus de l’époque, il y avait là matière à créer tout un album concept. Bingo!
Ce qui d’emblée confère à l’œuvre en question, Boîte aux lettres, une certaine aura de mystère avec des chansons aux accents « sixties-pop-psychédéliques » qui nous procurent un sentiment ludique de plonger dans un passé beatlesque.
D’ailleurs, la pochette semble inspirée de celle de Rubber Soul du Fab Four, tandis que la pièce Jouer avec le feu est une adaptation française de Play With Fire des Stones.
Savoureuse juxtaposition ici et là de refrains sucrés et de riffs malicieux pendant que plane la fumée du sulfureux Gainsbourg, période Melody Nelson.
Réalisé par le trio composé de Katrine Noël (basse, percu, voix), Vivianne Roy (guitares, batterie, percu, voix) et Julie Aubé (guitares, piano, synthé, voix), ainsi que du fidèle Pierre Guy Blanchard qui avait réalisé seul les deux premiers albums de la joyeuse bande, voilà donc un tout relevé, qui étonne par un son unique et raffiné.
De son côté, la flûte d’Anna Frances Meyer, présente sur plusieurs pièces, vient distiller un vent de gaité et d’insouciance sixties à l’ensemble : « En 1970, j’pourrai enfin montrer mes cuisses » (En Californie).
Paraît qu’un jour, nous pourrons les revoir sur scène, là où se déploie au maximum l’énergie enthousiasmante des Hay Babies. Hâte.