C’est une connection serbo-canadienne que nous présente le label Alisma, branche d’Atma classique consacrée au ‘’néoclassique’’, la musique instrumentale propulsée au sommet des ventes depuis une dizaine d’années par des artistes tels Ludovico Einaudi, Chilly Gonzales, Alexandra Stréliski et Jean-Michel Blais. Ici, c’est la compositrice serbe Ana Krstajić, diplômée de Berklee en musique pour l’écran (cinéma, télé et jeux vidéos) qui se joint au canadien (montréalais) Joey Reda, lui aussi associé à la musique pour le cinéma etc.
Bien que l’on ne puisse éviter un focus tonal très traditionnel (généralement en mode mineur), et un recours fréquent aux ‘’arpégiatures’’ à la Philip Glass (car telle est la nature de cette musique), on remarque tout de même un raffinement qui pousse à quelques inflexions harmoniques plus chromatiques que la norme de ce genre. Vous remarquerez, par exemple, les couleurs grisonnantes et les harmonies resserrées de Resurfacing, qui rappellent plus les compositions de cinéma d’Alexandre Desplat ou Zbidniew Preisner que les surfaces plus savonneuses de beaucoup d’autres ‘’néoclassiques’’ contemporains.
De plus, le piano joliment caressé par Ana Spremić est chaleureusement soutenu par l’Orchestre de chambre de Belgrade.
Une belle musique, toute simple, mais avec un indéniable supplément d’âme.
L’album sortira le 28 mars 2025