Transformer Hiroshima mon amour en opéra contemporain: Christian Lapointe et Rosa Lind racontent

Entrevue réalisée par Marilyn Bouchard
Genres et styles : opéra contemporain

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Dans le cadre du Festival TransAmériques (FTA) , les compagnies Carte Blanche et Chants Libres se sont associées avec le Quatuor Bozzini afin de présenter une adaptation d’Hiroshima, mon amour  en opéra contemporain en première mondiale à l’Usine C. Un hommage lyrique créatif qui ravive nos souvenirs : du film, de leurs événements et de la mémoire. Suivant la forme d’une production cinématographique, le spectacle met en scène Yamato Brault-Hori, Marie-Annick Béliveau et Ellen Wieser qui nous livrent, sur un plateau habillés de tulles de projection surdimensionnées, la poésie d’amour et de mort de Marguerite Duras en brouillant les codes et les frontières entre les médias, en même temps qu’entre le passé et le présent. Sur les partitions délicatement dissonantes de Rosa Lind se déploient les huit musicien(nes) et l’histoire d’amour intemporelle en musique. On a eu la chance de poser quelques questions à Christian Lapointe et Rosa Lind.

PAN M 360 : Comment avez-vous trouvé la direction musicale de l’opéra ?

Rosa Lind : Le texte me fournit l’inspiration musicale. L’émotion des mots, des lignes, me guide tout au long du processus.
PAN M 360 : Était-ce particulier pour vous de composer un opéra pour l’adaptation d’un film?
Rosa Lind
: J’ADORE les films ! Je m’étais déjà penché sur l’adaptation des  » Ailes du désir  » pour un quatuor à cordes, mais un opéra est tellement amusant parce qu’on peut aussi travailler avec la voix humaine, qui est totalement appropriée pour cette histoire très humaine.
PAN M 360 : Est-ce que la trame sonore du film originale a eu une influence sur votre manière d’entendre l’histoire?
Rosa Lind : En fait, lorsque je travaille sur quelque chose, j’ai besoin de m’isoler complètement, et je n’écoute donc pas d’autres compositeurs pendant le processus. Lorsque j’ai revu le film pour l’opéra, je l’ai regardé sans le son pour vraiment m’imprégner du texte et de la magnificence des images afin que ma propre définition et mes propres sentiments puissent émerger.
PAN M 360 : Parallèlement au magnifique quatuor Bozzini, qu’est-ce qui a guidé votre choix d’instruments?

Rosa Lind : J’ai choisi la harpe en raison de sa tessiture (6 octaves), de sa clarté dans les notes les plus aiguës et de la profondeur de ses basses. En tant que pianiste, je pense souvent à la musique de manière pianistique. (rires) J’ai opté pour la clarinette en raison de la richesse du son, comme une liqueur de miel. Enfin, j’ai opté pour la flûte traversière en raison de sa forte connotation japonaise.

PAN M 360 : Pourquoi avoir décidé d’adapter Hiroshima mon amour en opéra en 2025?

Christian Lapointe : J’avais envie de montrer les événements oubliés, ceux racontés par le film et celui du film en soi, dans un contexte de nucléarisation du monde sans précédent.
PAN M 360 : D’où t’es venue l’idée d’ajouter le personnage de Marguerite Duras et de la faire vivre aux côtés de ses propres protagonistes?
Christian Lapointe : Au FTA en 2013, j’avais présenté un montage des textes de Marguerite Duras « L’homme atlantique » et « La maladie de la mort » où j’avais déjà commencé à explorer ça. J’ai donc voulu mettre en scène l’écriture elle-même, tout en faisant un clin d’œil.

PAN M 360 : Comment s’est fait le choix de la compositrice et du quatuor Bozzini?

Christian Lapointe: Rosa est une grande amie à moi et on avait envie de faire un opéra ensemble, alors elle m’a proposé le film et ça a été une évidence. Ensuite, le quatuor Bozzini est connu partout dans le monde et on sait qu’il peut être « flyé », et eux connaissaient déjà le travail de Rosa aussi, alors ça nous donnait une opportunité de mettre tout ce beau monde-là ensemble.

PAN M 360 : Pourquoi avoir choisi les projections surdimensionnées pour donner vie aux images?

Christian Lapointe: Je voulais jouer sur la mémoire et l’oubli, pour jouer à se souvenir du film. Le soldat allemand qui brûle la pellicule, le processus de création du film sur scène, Marguerite Duras incarnée, ce sont toutes des représentations de l’oubli de celui-ci, que les projections géantes viennent rappeler.

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