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À l’âge de 18 ans, la jeune femme de Lavaltrie s’installe à Montréal afin d’y lancer sa carrière. Rapidement, elle se taille une belle réputation sur la scène montréalaise. Elle fait les premières parties d’artistes tels Milk & Bone, France D’Amour ou le regretté Karim Ouellet.
Léonie Gray possède une voix atypique et riche en émotions. Certaines de ses intonations rappellent un tant soit peu Billie Holiday et Amy Winehouse. Dans sa musique, l’artiste de 29 ans navigue entre la pop, le R&B et le jazz. Pour elle, la musique est une thérapie nécessaire. « C’est comme respirer, mon corps en a besoin », soutient-elle.
Mise sous contrat chez La Maison Mère, elle aborde divers sujets à travers ses chansons: santé mentale, féminisme, relations interpersonnelles. En avril dernier, la Québécoise a livré Who ?, son premier album constitué de 13 chansons dont la déjà populaire Monster and Echoes.
Pan M 360 cause avec elle de sa présence au Festival International de Jazz de Montréal, de son premier album et de son processus créatif.
PAN M 360 : Pourquoi la musique?
LÉONIE GRAY : Je baigne dans la musique depuis que je suis jeune. Quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais toujours que je voulais être une chanteuse. J’ai toujours eu ce but en tête et j’ai fait en sorte que cela se réalise. J’ai commencé à faire des spectacles à l’âge de sept ans. J’ai fait toutes les auditions musicales possibles lors de mon passage au primaire et au secondaire. Mon père est musicien et ça m’a toujours aidé. Mes parents m’ont toujours offert leur soutien.
PAN M 360 : Qu’est-ce que la création musicale vous apporte?
LÉONIE GRAY : Ça m’apporte beaucoup de bien. C’est une forme de thérapie pour moi. Parfois, il y a des émotions dans ma vie que je n’ai pas vécues que j’arrive à vivre en écrivant des chansons. J’adore enregistrer, composer et recevoir les avis des gens sur mes chansons. La musique fait partie de moi, c’est une nécessité absolue dans ma vie. C’est comme respirer, mon corps en a besoin.
PAN M 360 : Les sujets que vous abordez sont directement liés à l’actualité comme la santé mentale. Votre manière de les aborder a-t-elle changé au fil du temps?
LÉONIE GRAY : Je pense que oui. Tout d’abord, j’ai vieilli et j’ai acquis davantage de maturité. J’ai été en mesure d’appliquer ces acquis à ma musique. Au cours des dernières années, j’ai compris ce dont je souhaite réellement parler dans mes chansons. J’ai besoin d’avoir un sujet dans mes chansons et la plupart du temps j’aborde des sujets féministes. J’en parle parce que c’est directement lié à ce que je vis en tant que femme. Lors de ma dernière présence au FIJM, j’abordais des sujets plus légers qu’aujourd’hui.
PAN M 360 : Mis à part l’actualité, d’où provient votre inspiration?
LÉONIE GRAY : Mon inspiration provient de ma propre santé mentale ainsi que de mes relations interpersonnelles. Je trouve que la relation qu’on a avec les autres en dit beaucoup sur qui on est. C’est un aspect important à communiquer dans mes chansons. Je m’inspire aussi d’artistes comme l’artiste britannique Joy Crookes. On aborde des sujets similaires et j’adore sa musique. D’autre part, j’aime aussi Les Louanges. Il a un style différent des autres et c’est motivant de voir un artiste local avec autant de potentiel pour percer à l’international. Il a du plaisir à chanter, ça se voit.
PAN M 360 : Comment avez-vous évolué depuis votre dernière participation au FIJM?
LÉONIE GRAY : Entre ma dernière participation et aujourd’hui, il y a eu la pandémie. Comme tout le monde, j’ai beaucoup été dans ma tête. J’ai fait un gros travail sur le plan personnel et je suis davantage en paix avec la personne que je suis et que je deviens. Je suis de plus en plus à l’aise pour faire de la musique qui me ressemble et que j’ai envie d’entendre. Je ne fais plus seulement de la musique pour plaire. Je souhaite être fière de mes accomplissements lorsque je m’écoute. Aussi, j’ai laissé place à plus de vulnérabilité dans ma vie, ça rejaillit dans ma musique. Dorénavant, j’accorde moins d’importance à l’opinion publique et je me sens plus libre dans ma création.
PAN M 360 : À quoi doit-on s’attendre de votre spectacle ce jeudi?
LÉONIE GRAY : Les gens vont danser et chanter, ça, c’est certain. Le spectacle va se dérouler sur une petite scène. Ainsi, il y aura aussi des moments plus intimes. Lors de ces moments, j’ai envie que les gens s’assoient par terre et apprécient le moment. Je vais chanter l’entièreté de mon album Who? et une chanson inédite. J’ai hâte de chanter ce nouveau titre devant ma famille et mes amis. Pendant plusieurs années, j’ai fait des spectacles de rodage et j’ai aimé voir les réactions des gens à mes chansons lorsqu’ils les entendent pour la première fois. Ça me permet de connaître l’avis du public et de savoir si j’aime la chanter sur scène.
PAN M 360 : Y a-t-il des artistes que vous avez vus ou que vous avez hâte d’aller voir au FIJM?
LÉONIE GRAY : J’aurais vraiment voulu voir le spectacle de Tash Sultana. Malheureusement, je n’étais pas disponible. Aussi, j’ai vu Cécile McLorin Salvant et Kamasi Washington. Je veux absolument aller voir le concert d’Anomalie ce jeudi. Il y a tellement de spectacles au FIJM et on dirait que je souhaite tous aller les voir !
PAN M 360 : Quelle est l’influence du jazz dans vos morceaux?
LÉONIE GRAY : Naturellement, il y a certaines progressions d’accords qui m’attirent plus que d’autres. Très souvent, ce sont celles aux sonorités soul et jazz. Je les mélange à ma structure musicale pop. Aussi, avoir des instruments comme la trompette et le violon me rapproche du jazz. D’ailleurs, on attribue souvent mon timbre vocal au jazz. On me dit souvent que je fais de la pop jazz.
PAN M 360 : Comment vous sentez-vous depuis la sortie de votre premier album en avril dernier? Travaillez-vous sur de nouveaux projets?
LÉONIE GRAY : Ça faisait quelque temps que je voulais sortir cet album. Lors de la sortie, j’étais très soulagée. Les retours qu’on a eus des auditeurs et des médias étaient incroyables. C’est venu en quelque sorte atténuer certaines de mes insécurités. Je suis extrêmement contente du résultat. On a planifié une petite tournée jusqu’au mois de février. Ça fait du bien de retrouver le rythme d’avant pandémie et de faire davantage de spectacles. Il y a plusieurs autres projets connexes qui vont venir en lien avec cet album. Par exemple, j’ai un vidéoclip qui sort bientôt pour l’un de mes titres. Bien évidemment, j’ai besoin de créer et j’ai déjà commencé à travailler sur mon prochain album. Plusieurs belles choses sont à venir.