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Sous la direction de son fondateur et directeur artistique Nicolas Ellis, l’Orchestre de l’Agora convie mélomanes et environnementalistes à son plus grand événement jamais présenté depuis ses débuts. Le Gala de la terre pour les enfants se tient à la Maison symphonique ce mercredi 22 juin 2022, réunit 96 instrumentistes, la renommée contralto Marie-Nicole Lemieux, un chœur de femmes (l’ensemble Gaïa) et trois chœurs d’enfants (les Petits Chanteurs du Mont-Royal, les Petites Voix du Plateau et le Chœur des enfants de Montréal) dans l’énoooorme troisième Symphonie de Gustav Mahler. Environ 200 artistes sur scène, issus de tout l’écosystème classique québécois, se consacrent à l’une des plus longues symphonies du répertoire classique.Nicolas Ellis et sa communauté de jeunes interprètes comptent frapper un grand coup et ainsi contribuer à un vaste financement destiné à d’importants organismes environnementalistes.
PAN M 360 : Vous êtes à pied d’œuvre depuis un moment n’est-ce pas?
NICOLAS ELLIS : En ce qui concerne l’équipe de l’Agora, ça fait à peu près un an qu’on travaille sur ce projet, notamment à la collecte des fonds. On a déjà 220 000$ recueillis pour les organismes bénéficiaires. Nous sommes dans le sprint final pour la vente de billets parce que notre objectif est de 300 000$. Nous atteindrons cet objectif si nous nous vendons suffisamment de billets. Nous le souhaitons vraiment car 100% des bénéfices des billets achetés sont redistribués aux organismes bénéficiaires. C’est vraiment spécial d’engager les ressources et faire un beau concert à la Maison symphonique avec une artiste de renommée internationale comme Marie-Nicole Lemieux. C’est pour nous une chance inouïe de l’avoir parmi nous! Nous sommes très emballés, très excités de présenter ce projet le 22 juin.
PAN M 360 : Au-delà de la cause environnementale, cruciale comme on le sait, quels sont les enjeux financiers de ce happening?
NICOLAS ELLIS : C’est un événement bénéfice pour des organismes environnementaux qui oeuvrent chez nous. Le Sierra Club, le plus vieil organisme environnemental de Californie travaille sur les enjeux de la voie maritime, le fleuve et l’estuaire du Saint-Laurent, sur la Côte Est américaine également. Secundo, l’organisme Kenauk, situé à Mont-Tremblant, a notamment pour mission la sensibilisation chez les jeunes de la conservation de notre environnement forestier et plus encore. Enfin, UNICEF Canada se penche dans ce contexte sur les droits des enfants, ici comme ailleurs.
Dans cette optique écologiste, nous avons essayé de représenter l’écosystème musical québécois. Alors nous avons des musiciens qui ont des postes dans presque tous les orchestres du Québec. Ces musiciens ont des postes à Rimouski, à l’orchestre du Saguenay, à Trois-Rivières, Québec, Sherbrooke, Laval, Orchestre Métropolitain, I Musici de Montréal, tout ça avec des réguliers de l’orchestre de l’Agora. Ainsi les premières chaises de l’Agora seront entourées de musiciennes et musiciens issu.e.s du Québec entier. Soudainement, le temps d’un concert, des musiciens constitueront une entité unique.
PAN M 360 : Quelle est la mécanique financière de cet événement?
NICOLAS ELLIS : Avec les dons et les billets vendus à la Maison symphonique, nous versons le tout aux organismes bénéficiaires. Quant au financement des honoraires et de la production, les fonds proviennent entièrement de commanditaires et de donateurs privés – peut-être aurons-nous, par ailleurs, une subvention que nous avons demandée. Les frais de production sont donc entièrement couverts, tout le monde est payé selon les normes de la Guilde des musiciennes et musiciens du Québec.
PAN M 360 : Comment constituer un son cohérent et soudé avec un écosystème réuni dans un même orchestre?
NICOLAS ELLIS : La Symphonie no 3 de Mahler, je dirais presque c’est la symphonie des cuivres. On travaille ici avec de gros effectifs, on parle de neuf cors, 4 trombones, 5 trompettes, c’est gros! Et pour nous assurer d’une cohérence dans le son, nous avons ciblé des gens qui ont joué ensemble au sein d’un même orchestre – parce que plusieurs jouent dans différents orchestres, ou se rencontrent dans différents orchestres ou et peuvent aussi mettre de l’avant des projets parallèles, comme nos trombonistes qui forment un ensemble de trombones. Autre exemple, notre premier corniste, Guillaume Roy, est allé chercher des interprètes avec qui il a étudié et mené des projets communs. Donc il y a déjà une chimie déjà installée au sein plusieurs petits groupes d’artistes qui ont l’habitude de jouer ensemble. Et donc je suis très confiant.
PAN M 360 : Que représente pour toi la Symphonie no.3 de Mahler?
NICOLAS ELLIS : En tant que musicien, je peux dire que jouer une symphonie de Mahler est une expérience qu’on ne vit que très rarement. On n’oublie jamais même si on a déjà joué la symphonie en question. C’est le genre de projet pour lequel on se prépare longtemps à l’avance, avec beaucoup de minutie, d’intérêt et d’excitation. Cette symphonie, à la base, était une œuvre programmatique autour de la nature. Sur la création de l’univers, c’est-à-dire musicalement le développement de petits « matériaux » musicaux. L’arrivée de la création, la nature, les plantes, les animaux…Mahler est aussi un compositeur très spirituel, ce qui implique aussi le chant, et conc la soliste Marie-Nicole Lemieux, un chœur d’enfants et un chœur de femmes qui représentent les anges venus dire aux pécheurs d’avoir foi, que Dieu les pardonne s’il se plient à sa volonté et s’assurent ainsi d’une place dans les cieux pour l’éternité. C’est donc une œuvre qui part de la création de l’univers et se rend dans l’au-delà. Vraiment, cette symphonie est une grande occasion où le public et les interprètes vivent une expérience musicale et humaine assez extraordinaire. Dans chaque œuvre écrite par Mahler, d’ailleurs, on trouve la totalité de son être, ce qu’il ressentait à ce moment, sa vision du monde, son désir de quitter Vienne et s’installer à la campagne pour se ressourcer avec la nature et se recentrer spirituellement. En somme, la Symphonie No. 3 est une œuvre extraordinaire. Pour toutes ces raisons, c’est un choix logique pour soutenir les organismes environnementaux qui en bénéficieront.