Shreez : une dernière canicule avant l’hiver

Entrevue réalisée par Jacob Langlois-Pelletier
Genres et styles : drill / hip-hop

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Originaire du quartier Fabreville à Laval, le rappeur Shreez a publié son deuxième opus solo Je suis canicule, vendredi dernier. Shawn Volcy, plus connu sous le nom de Shreez, revient à la charge avec un album rafraîchissant et percutant de 16 titres. D’ailleurs, Je suis canicule est le premier projet de l’artiste depuis qu’il a remporté le prix SOCAN de « Musique hip-hop » en 2021 avec On Frap. « C’est le fruit de deux ans de travail », mentionne le jeune rappeur.

Plusieurs incontournables de la scène du rap au Québec tels que Fouki, Lost, Souldia, Tizzo et Raccoon se sont joints à Shreez sur ce projet. « Ce sont tous des acteurs importants du présent et de l’avenir du rap d’ici. Ça représente beaucoup pour moi », dit-il.

Récemment recruté par Disques 7ième Ciel, Shreez navigue entre différents styles de rap tels que la drill et la trap, au fil de son album. Tout le monde y trouve son compte. « Je ne voulais pas seulement créer des chansons que je suis habitué de créer. J’ai voulu sortir de ma zone de confort et démontrer tout ce que je suis capable de faire », précise Shreez.

Quand on écoute du Shreez, on le fait pour son sens du rythme et son franc-parler. Autrement dit, on ne s’attend pas nécessairement à des paroles senties et profondes. Dans Je suis canicule, le rappeur semble près de ses émotions et plus réfléchi qu’auparavant, ce qui m’a agréablement surpris. D’ailleurs, il souhaite que sa musique inspire ses fans à poursuivre leur rêve. « Je veux qu’ils sachent que si moi je l’ai fait, tout le monde en est capable. Tout est possible », soutient-il.

Shreez sera en spectacle au Club Soda à Montréal le 4 novembre prochain, afin de célébrer le lancement de son deuxième album solo. Pan M 360 a causé avec Shreez de la sortie de son projet Je Suis Canicule, de son processus créatif et du rap au Québec.



PAN M 360 : Comment est né Je suis canicule?

SHREEZ : J’ai commencé à travailler sur ce projet quand j’ai sorti On Frap en 2020. Il y a deux chansons sur mon nouvel album que j’ai enregistrées il y a deux ans. Dans ce projet, j’ai voulu montrer toutes les facettes de moi-même. Je ne voulais pas seulement créer des chansons que je suis habitué de créer. J’ai voulu sortir de ma zone de confort et démontrer tout ce que je suis capable de faire. Au cours des deux dernières années, j’ai travaillé fort et j’ai réussi à remplacer des chansons que j’avais mis sur mon album par des titres encore mieux. Je suis vraiment content du résultat et j’avais envie de partager ses chansons à mes auditeurs.

PAN M 360 : Parlez-moi un peu de votre processus derrière ce projet?

SHREEZ : Quand j’arrive en studio, je suis rarement préparé. Habituellement, je m’installe et j’écoute plusieurs instrumentales. Lorsque j’aime un beat, je commence à travailler dessus et j’écris. J’aime me laisser guider par l’inspiration du moment. La chanson 3.5 est ma préférée. C’est un titre que j’ai fait sans préparation. Ce sont toujours les meilleures chansons qui naissent de ça.

PAN M 360 : Que souhaitez-vous raconter avec cet album?

SHREEZ : Je souhaite raconter aux gens ce que j’ai vécu. Je veux partager la réalité de ma communauté. Aussi, je veux démontrer mon évolution. Mon personnage de Frappy le robot était présent sur la pochette de mon premier album, et il est toujours présent sur la pochette de Je suis canicule. Tout comme moi, il a évolué depuis 2020. Aussi, on peut me voir me transformer en Super Saiyan pour illustrer mon évolution.

PAN M 360 : Plusieurs chansons sont influencées par la drill sur votre album. Parlez-moi de votre histoire avec ce genre musical?

SHREEZ : J’ai toujours écouté de la drill, même avant que cela devienne populaire en Europe. J’aime la drill de Chicago depuis longtemps. J’ai fait des chansons drill dans mes anciens albums. À force d’en faire, je me suis beaucoup amélioré et je suis plus à l’aise dans ce style. J’aimerais un jour collaborer avec Freeze Corleone. Ça serait un rêve.


PAN M 360 : Plusieurs gros noms de la scène du rap au Québec tels que Fouki, Lost, Souldia et Tizzo figurent sur votre album. Qu’est-ce que cela représente pour vous?

SHREEZ : Cela représente beaucoup pour moi. C’est vraiment bien de voir qu’ils se sont joints à mon délire. Ce sont tous des acteurs importants du présent et de l’avenir du rap au Québec. Aussi, ce sont tous des artistes que j’écoute au quotidien, c’est très agréable de pouvoir les avoir sur mon projet.  

PAN M 360 : Comment est née Top, votre collaboration avec Fouki?

SHREEZ : Ça faisait longtemps qu’on s’était dit qu’on voulait travailler ensemble. La première fois que je lui ai demandé, il travaillait sur son propre projet et il manquait de temps. Il y a environ quatre mois, je lui ai envoyé ma chanson Top et je lui ai dit que s’il l’aimait, il pouvait s’y joindre. Il a adhéré au concept de la chanson et il a enregistré sa partie chez lui. J’aime vraiment le résultat.

PAN M 360 : Dans Plastique vous dites « J’me rappelle v’là cinq ans j’étais dans l’trafic – regarde-moi donc maintenant changement drastique ». Est-ce que cet album est un pas de plus hors de la rue pour vous? Comment souhaitez-vous influencer les jeunes qui vous écoutent?

SHREEZ : Évidemment. Maintenant, je vis de la musique et je ne suis plus où j’étais avant.

C’est certain que je veux encourager les jeunes à quitter le mode de vie de la rue. Il n’y a rien de bon là-dedans. Je veux que mes auditeurs sachent que si moi je l’ai fait, tout le monde en est capable. Il faut seulement travailler fort et être constant, tout est possible. 

PAN M 360 : Selon vous, dans quel état est le rap au Québec en ce moment?

SHREEZ : Je crois que le rap québécois s’en va dans la bonne direction. Plusieurs artistes tels que Lost, Tizzo et Rowjay sortent de la bonne musique en ce moment. De nombreux rappeurs publient de très bons projets. Je crois que la prochaine étape va être de faire voyager notre musique et qu’on nous écoute à l’international. Justement, Rowjay est entrain de percer en Europe en ce moment. Ça va prendre beaucoup de travail, mais je suis convaincu qu’on est capables.

Photo : BLNK

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