Semaine du Neuf | Tim Brady et The Symphony in 18 Parts

Entrevue réalisée par Vitta Morales
Genres et styles : guitare

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En raison de circonstances imprévues, Matthew Warren Ruth ne jouera pas le 15 mars dans le cadre de La Semaine du Neuf, plus précisément lors d’un concert où il devait présenter ses propres œuvres en plus de celles de Tim Brady en deuxième partie. Au lieu de cela, Tim Brady jouera l’intégralité de sa pièce pour guitare solo Symphony in 18 Parts et de sa pièce For Guitar.  Nous avons eu l’occasion de lui poser quelques questions sur ces deux pièces avant ce samedi.

PAN M 360 – En ce qui concerne The Symphony in 18 Parts, je pensais que transformer une guitare solo en une symphonie entière serait un véritable défi en ce qui concerne les timbres, mais vous y êtes parvenu en 49 minutes. Comment avez-vous décidé de la qualité des sons que vous vouliez et de la manière de les utiliser ?

Tim Brady: The Symphony in 18 Parts a commencé par quelques petits morceaux de guitare. Ce n’est qu’après en avoir écrit trois ou quatre que j’ai décidé d’en faire une œuvre ambitieuse de 50 minutes. Mais une fois cette décision prise, je savais qu’il me fallait autant de variété que possible en termes de timbres et de sonorités.  Six cordes pendant 50 minutes, c’est assez intense. J’ai donc passé du temps à chercher des effets et des boucles très contrastés, en jouant simplement avec les sons, avant de me lancer dans le processus de composition détaillé. Une fois que j’ai trouvé un large éventail de sonorités différentes, j’ai essayé d’imaginer le voyage que nous ferons ensemble dans la salle de concert – et comment ces sons pourraient contribuer à créer la forme du morceau, le voyage de l’auditeur.

PAN M 360 – Sauf erreur de ma part, il n’existe pas encore d’enregistrement commercial de votre pièce For Electric Guitar. Cette pièce sera-t-elle une ode à l’instrument ? Une pièce particulièrement idiomatique de la guitare ? Peut-être quelque chose de tout à fait différent ?


Tim Brady: Cette performance sera la première, aucun enregistrement n’a encore été publié. Je le sortirai probablement en 2026, mais c’est amusant de créer une pièce devant un public. Et, oui, c’est très idiomatique.  Il y a quelques effets, mais beaucoup moins que dans The Symphony in 18 Parts. Il s’agit plutôt de jouer de la guitare. D’où le titre quelque peu laconique : « Pour guitare électrique » : « Pour guitare électrique ».

PAN M 360 – Je sais que vous avez déjà travaillé avec Matthew Warren Ruth et qu’il a composé pour vos Instruments of Happiness, un ensemble de guitare. Comment avez-vous commencé à collaborer et pourquoi vos sensibilités musicales respectives s’accordent-elles si bien ?


Tim Brady: En raison de circonstances imprévues, Matthew a malheureusement dû annuler sa prestation du 15 mars. C’est un excellent guitariste et un excellent compositeur. J’ai étudié avec lui à Concordia il y a plusieurs années. J’espère que le public aura l’occasion d’entendre davantage de sa musique au cours des prochaines années. Je jouerai l’intégralité des 18 mouvements de la Symphonie, puis, après un court entracte, la première de For Electric Guitar.  Il y aura encore beaucoup de musique pour guitare !

PAN M 360 -Je vois, c’est dommage pour Matthew. Je suppose que je peux encore vous poser la question suivante : Comme la guitare électrique est un instrument relativement jeune, j’aimerais savoir ce que vous pensez de l’évolution de la musique pour guitare d’une génération à l’autre. Quelle est, selon vous, l’évolution de la musique de guitare ?

Tim Brady: En tant qu’instrument, la guitare électrique a beaucoup évolué depuis 1932 (date de son invention officielle). Les amplificateurs et instruments sont devenus plus flexibles et nuancés, et les effets (dont l’utilisation s’est développée depuis le milieu des années 1960, avec une croissance importante à la fin des années 1970) leur ont donné un nouveau son. Les plus jeunes sont de grands musiciens, capables de jouer dans un groupe de rock, une formation de jazz ou sous la direction d’un chef d’orchestre. Les bases restent les mêmes : six (voire sept ou huit…) cordes, son clean ou distordu, son doux ou fort, etc.  Il existe quelques choix fondamentaux, mais chaque artiste trouvera sa propre voix.

PAN M 360 – Vous nous avez dit précédemment que vous preniez l’habitude d’improviser à la guitare tous les jours. Certaines des dix-huit parties de votre symphonie ont-elles été improvisées ou l’œuvre a-t-elle été davantage composée de bout en bout ?

Tim Brady: The Symphony in 18 Parts est composée à travers. J’utilise l’improvisation pour rester en contact avec la création musicale à un niveau viscéral, et je l’utilise parfois dans ma musique.  Mais pas dans cette pièce.

PAN M 360 – Les noms des parties de la symphonie se situent quelque part entre le poétique et le méta. Avez-vous décidé de les nommer en fonction de vos choix esthétiques ? Y a-t-il une sorte de fil conducteur narratif ?

Tim Brady: Sincèrement, je ne sais pas trop ce que signifient ces titres ! Je voulais donner une identité à chaque section plutôt que de la nommer simplement « Movement 1 ». J’ai donc travaillé sur une série de phrases que j’ai trouvées intrigantes, puis j’ai essayé de déterminer s’il y avait une quelconque relation entre elles et la musique.  Mais c’est très intuitif, je n’ai pas du tout planifié les titres.

PAN M 360 – Et enfin : J’ai besoin de savoir s’il y a un modèle de pédale ou d’effet, au fil des ans, pour lequel vous avez une préférence. Êtes-vous un féru d’électronique ou vous contentez-vous de ce qui sert la musique au moment présent ?

Tim Brady: J’aime suivre les tendances en matière de matériel et j’ai possédé des tonnes de matériel différent au fil des décennies, mais je n’ai pas acheté de nouveau matériel depuis un certain temps. Il vaut mieux connaître et utiliser le matériel que l’on connaît que d’essayer toujours quelque chose de nouveau.  J’ai passé pas mal de temps sur le son et les réglages de base de mes guitares – micros, configurations de câblage alternatives, jauge de tension, hauteur des cordes et choix des bois.  Tout commence par la guitare, qui doit sonner et bien faire se sentir.  Toutes les pédales du monde n’arrangeront pas un instrument qui sonne mal.

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