Rishi Dhir et Elephant Stone: Rêves brisés et musique sacrée

Entrevue réalisée par Rupert Bottenberg

Si le groupe montréalais Elephant Stone est le maître local du rock psychédélique à tendance douce, ses textes ont du mordant. Après Hollow, un album sorti à la Saint-Valentin portant sur le malheur et le désespoir, son nouveau simple, American Dream, pose un regard acéré sur le cauchemar que vivent actuellement nos voisins du Sud. PAN M 360 s’est entretenu avec Rishi Dhir, le leader d’Elephant Stone, à propos de cette chanson et des Sacred Sound Sessions, ses concerts solo en direct de son studio maison, dont une nouvelle transmission est prévue ce mardi soir.

Genres et styles : rock psychédélique

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Événements passés et à venir

    Crédit photo : Bowen Stead

    PAN M 360 : Elephant Stone vient de lancer un nouveau simple, American Dream. Musicalement, c’est un joli morceau de folk rock psychédélique, mais sur le plan des paroles, on dirait du punk hardcore enragé. On y sent beaucoup de colère, ce qui ne vous ressemble pas, sa création n’a pas dû être facile.

    Rishi Dhir : L’empathie est la clé de la plupart de mes paroles. J’essaie de ressentir ce que ressent le personnage dans ma chanson. American Dream est sans aucun doute la chanson la plus directe que j’ai jamais écrite. Pourtant, un bon nombre de mes chansons ont quelque chose de cynique ou rageur, même si les mélodies sont enjouées – Bombs Bomb Away, Manipulator, Masters of War – la liste est longue. Il m’a fallu du temps pour comprendre comment dire ce que je voulais dire. Dès que j’ai eu le premier couplet, le reste a déboulé. 

    PAN M 360 : Les profits seront versés au fonds de secours PLUS1 COVID-19 destiné aux gens durement touchés qui travaillent dans l’industrie du spectacle. PLUS1 est le genre de d’organisme qui s’est développé depuis les efforts déployés par Arcade Fire pour venir en aide aux Haïtiens, pourquoi avoir choisi celui-là ?

    RD : Je suis très ami avec Marika Shaw [fondatrice et PDG de PLUS1, et ancienne membre d’Arcade Fire], j’ai toujours admiré la passion qu’elle met dans ce qu’elle fait et le travail accompli par PLUS1, cela m’a semblé tout naturel.

    Crédit photo : Caroline Perron

    PAN M 360 : Depuis le début du confinement, vous avez rapidement adopté les concerts en direct avec vos Sacred Sounds Sessions, qui sont plus décontractés que les concerts habituels. Ils ont évolué au fil des semaines et vous en faites un autre ce mardi soir.

    RD : Avec l’annulation de notre spectacle au festival South by Southwest et de notre tournée aux États-Unis, j’ai eu envie de communiquer avec nos fans et nos amis. La première semaine de quarantaine a été assez troublante pour moi, et j’ai senti qu’il fallait que je fasse quelque chose. La première séance des SS a eu un impact beaucoup plus important sur moi que je ne l’avais prévu. Je me suis rendu compte que nous sommes tous confrontés au même défi, ensemble. C’était magnifique.

    PAN M 360 : Des indices de ce à quoi on peut s’attendre mardi soir ? Allez-vous jouer American Dream ?

    RD : Je décide habituellement ce que je vais jouer la veille. Je commence toujours avec un quart d’heure de sitar, puis je pars de là. Oui, je vais très probablement jouer American Dream. Les gens ont très bien réagi à cette chanson.

    PAN M 360 : En ce qui a trait aux Acid House Ragas, comptez-vous en faire d’autres ? Allez-vous en jouer pendant les Sacred Sounds Sessions ?

    RD : J’ai commencé les Acid House Ragas en réaction aux années d’enregistrement et de tournée avec Elephant Stone. J’avais besoin de prendre une pause des chansons, j’avais envie d’explorer quelque chose de plus groove, plus acid house. Stephen Ramsay, mon partenaire dans le projet, et moi avons convenu de travailler sur la musique à distance. Avant la pandémie, nous avons fait quelques jams qui semblaient très prometteurs. Je pense employer quelques éléments électroniques lors d’une session de Sacred Sounds, peut-être le mois prochain !

    PAN M 360 : C’est assez excitant de voir les médias et des communautés artistiques, en particulier les Indiens, s’adapter à la situation actuelle et innover, et de voir ce qui va arriver.

    RD : Oui, les artistes font ce que font les artistes : créer. J’ai été très productif ces dernières semaines. American Dream a été fait en deux semaines. En plus des Sacred Sounds Sessions, j’ai participé à plusieurs festivals virtuels, j’ai écrit, composé, je me suis exercé à la batterie, j’ai fait de la pizza…

    La prochaine séance des Sacred Sounds Sessions aura lieu demain, mardi 5 mai, à 21 h (HAE). Il suffit de cliquer ici. Vous devrez cependant préparer votre propre pizza.

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