Que devient Raccoon?

Entrevue réalisée par Philémon La Freniere-Premont
Genres et styles : hip-hop / rap keb

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Diffusée sur Télé-Québec, l’émission La fin des faibles fêtera bientôt son premier anniversaire. Cette compétition consacrée au hip-hop a fait découvrir plusieurs rappeurs au public québécois, dont Raccoon, artiste engagé à la plume affûtée.

Le MC de Pointe-aux-Trembles roule sa bosse depuis un moment déjà : révélé aux WordUp! en 2019, il a rendu publics la même année ses premiers projets, Mettre les gants, tuer le croc-mitaine et Gentil pour un noir, dans lesquels il s’attaque au racisme, tout en gardant un côté très personnel. Après avoir été nommé Révélation Rap de Radio-Canada en 2020 et avoir publié l’EP Le Set Up, Raccoon a saisi sa chance à La fin des faibles, se hissant jusqu’en finale.

Le vent dans les voiles, celui qu’on surnomme le Black Hipster se produit ce vendredi 25 février au Club Soda aux côtés de Icey Da Zoe, J-Ron, Naya Ali, Raccoon, Shah Frank et Tizzo, pour le Spectacle de clôture du Mois de l’Histoire des Noirs, en plus de plancher sur son prochain album dont la sortie est prévue cette année.

Pan M 360 s’est entretenu avec le rappeur de 25 an, question d’en retracer le parcours et de discuter de son prochain album.

PAN M 360 : Comment ton aventure artistique a-t-elle débuté?

RACCOON : Mon ami Antoine Latreille me donnait souvent des conseils par rapport à ma musique. Il me faisait avancer et il me guidait dans mon processus artistique. J’ai fini par lui dire « t’es un peu mon gérant », et c’est à partir de ce moment là qu’on a pris ça au sérieux et que je me suis dit que j’allais en faire une carrière. Aujourd’hui, il est mon gérant.

PAN M 360 : Qu’est-ce qui t’as donné envie d’écrire ?

RACCOON : Ma mère est une grande lectrice et j’ai toujours eu une bibliothèque garnie à la maison, on jouait au Scrabble et tout. J’ai toujours aimé la langue française. Ensuite à l’école, j’ai eu un cours de poésie. J’ai découvert que c’était un art que je pouvais maîtriser. Je trouvais auparavant que je n’étais pas bon dans grand-chose, donc de trouver quelque chose dans lequel j’étais bon et qui provoquait des réactions positives, j’ai vraiment valorisé ça et j’ai voulu m’améliorer. J’ai toujours senti qu’on ne me comprenait pas quand je m’exprimais mais… dès que j’écris, tout s’éclaircit.

PAN M 360 : Sur ton dernier projet Le set up tu parlais beaucoup de ton désir de vivre exclusivement de ta musique, t’en approches-tu ?

RACCOON : Oui! Je suis vraiment content de pouvoir dire ça. Ça commence à être de plus en plus lucratif et ça commence à prendre de plus en plus de place dans mon horaire donc c’est là que je réalise que ça devient vraiment une job, je commence à être pas mal en demande.

 PAN M 360 : Qu’est-ce que ta participation à La fin des faibles a changé dans ta carrière?

RACCOON : Ça m’a fait connaître à beaucoup de personnes. La journée où l’épisode dans lequel j’étais est sorti, j’ai gagné 2 500 abonnés Instagram d’un coup. Il y a des gens qui viennent me voir en concert parce qu’ils m’ont vu à La fin des faibles et c’est très bien comme ça! 

PAN M 360 : Côté contenu, c’est quoi la suite pour ton prochain projet?

RACCOON : Ce projet s’adresse vraiment aux miens, aux gens qui sont à mon niveau, qui viennent des HLM, aux gens qui sont Noirs, aux gens de la culture hip-hop aussi. Les autres albums que j’ai faits avant étaient dirigés vers les médias, je voulais que les grands de ce monde (…) me voient. C’était un peu pour avoir un succès d’estime, « regardez je suis là ». Le nouvel album va être plus hood.

PAN M 360 : Pourrais-tu nous en révéler un peu plus sur l’album?

RACCOON : Il y a beaucoup d’invités! Je n’ai pas envie de les annoncer maintenant, mais ce sont des rappeurs d’ici, tous connus. Je veux vraiment que cet album soit un classique, un album qui marque les époques et qui plaît aux fans. Je veux que ça soit mon meilleur album. Au-delà de marquer la culture, je veux marquer les gens.

PAN M 360 :Ton dernier projet a révélé ton côté chanteur ; continues-tu sur cette voie?

RACCOON : C’est une forme hybride de tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Peut-être qu’il y a des trucs nouveaux, ça c’est une surprise. Mais personne ne va être dépaysé, je pense.

PAN M 360 : C’est quoi ta collaboration de rêve?

RACCOON : Oh mon dieu, Nekfeu! Un rappeur français que j’admire, autant dans son respect de la forme du rap que dans son propos. Il m’a toujours inspiré, je considère même qu’il m’a sauvé la vie à une époque.

 PAN M 360 : Et tes inspirations au Québec?

RACCOON : Loud! C’est pour moi un des plus grands artistes que j’ai eu la chance d’écouter, c’est incroyable ce qu’il fait à tous les niveaux. Loud Lary Ajust c’est un groupe légendaire pour moi, je les ai énormément écoutés quand j’étais au secondaire. Ajust et Ruffsound aussi, genre ce sont des stars pour moi. Je m’inspire beaucoup de leurs parcours et de leur vision.

 PAN M 360 : Tu as déjà confié avoir le syndrome de l’imposteur… Après ton parcours à La fin des faibles, est-ce encore le cas?

RACCOON : Oui, et c’est encore plus gros! Des fois j’écris un texte et je me demande : est-ce que c’est moi qui détiens la vérité? Je dois avouer que c’est un gros boulet dans mon processus. Mais le combattre, ça me nourrit en même temps.

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