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Luiz Salgado est un explorateur de l’âme du Brésil profond. L’auteur-compositeur fait de la musique populaire brésilienne imprégnée de sa région du Minas Gerais. Il sera au Balattou le 15 juillet dans le cadre de la 38è édition du Festival Nuits d’Afrique. Michel Labrecque l’a interviewé, alors qu’il était sur le point de quitter son pays natal pour Montréal. En voici le résumé.
Luiz Salgado me dit en rigolant qu’il « ne parle pas portugais, mais plutôt le Minas ». Il a grandi dans ce grand état brésilien, qui n’a rien à voir avec l’image que la plupart d’entre nous se font du Brésil. Ici, pas de mer, pas de forêt amazonienne, mais plutôt des mines, de l’agriculture et une savane. Ce territoire a façonné sa proposition musicale. « J’essaie d’incarner un Brésil profond et sa vie quotidienne », me dit-il dans sa langue natale.
Aujourd’hui, il habite une autre partie du Minas Gerais, qui fait partie du Cerrado, cette immense éco-région qui constitue une savane unique au monde, à la biodiversité unique. « Il y a ici une culture populaire unique, influencée par les rythmes du Congo et du Mozambique, qui s’est mélangée avec le Portugal. « Je tente à ma façon de représenter cette culture, tout en ajoutant l’influence du Brésil moderne d’aujourd’hui. Je mélange l’ancestral et la contemporanéité. »
Il faut aussi savoir que la flore et la faune du cerrado sont menacées par la montée inéluctable de l’agriculture intensive dans cette région. « Je tente aussi de lancer un cri d’alarme sur l’avenir de la région en utilisant la poésie », nous dit Luiz.
L’Instrument privilégié de Luiz Salgado est le « violão caipira », une guitare portugaise formée de cinq double cordes, qui est devenue un instrument privilégié dans l’intérieur du Brésil. « C’est un instrument portugais, mais ici, on l’utilise aussi sur de nombreux rythmes indigènes », précise Luiz.
Le Brésil est un tel mélange d’Occident, d’Afrique et de culture indigène autochtone. Mais quand on écoute le dernier album de Luiz Salgado, on sent aussi l’influence des grands comme Gilberto Gil, qui puise aussi son inspiration dans un Brésil plus régional. Et on entend aussi du caipira, un style très proche du country nord-américain, aussi appelé folia de reis.
Quanto Mais Meus Oito Chora, Mais O Mar Quebra Na Praia, paru en 2016, est serti d’arrangements savants, avec de nombreux instruments, percussions et cordes à l’appui. Lors du concert du Balattou, nous aurons droit à une version réduite, en solo, des chansons de Luiz Gonzaga. « Ce sera intime, mais vous comprendrez mes émotions et la culture du Cerrado », nous promet-t-il.
Souhaitons que la barrière de la langue n’empêche pas la communication. Luiz Salgado en sera à sa première visite à Montréal et au Canada. Il apportera ses deux guitares Caipira avec lui. Il a hâte de rencontrer un nouveau public.