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Alberto Salgado évolue dans le monde musical brésilien depuis un quart de siècle. Mais il s’est particulièrement affirmé depuis une décennie, produisant deux albums solos (et bientôt un troisième), dont Cabaça d’Agua qui a remporté le prix du meilleur album aux Prix de la musique brésilienne en 2017.
Il se produira aux Nuits d’Afriques le 11 juillet à 20 heures au Balattou. Michel Labrecque l’a interviewé dans sa langue maternelle, le portugais, pour mieux comprendre sa démarche.
Alberto Salgado a grandi et habite à Brasilia, la capitale du Brésil située dans les plaines agricoles au beau milieu de cet immense pays. Il est entré dans l’univers musical à travers la capoeira, cet art martial brésilien qui marie l’art au combat. Enfant, il apprend le berimbau et les percussions et le cavaquinho (petite guitare à quatre cordes). Il traverse ensuite une période rap, puis se met à apprendre sérieusement la guitare classique et acoustique. « En mélangeant tout cela j’ai créé mon style et je me suis rendu compte que les gens appréciaient, ce qui m’a poussé à faire des albums solos », explique-t-il depuis Vancouver en visio-conférence avec son très large sourire. En 2014, Além do Quintal paraît. « C’était un catalogue de mon offre musicale. Puis, trois ans plus tard, Cabaça d’Agua, « beaucoup mieux circonscrit », de l’avis d’Alberto Salgado.
Comment décrit-il sa musique ? Nous convenons tous les deux que l’expression MBP (Musica Popular Brasileira) est trop générique. « Moi, je dirais que je fais de la musique percussive brésilienne », s’exclame-t-il en riant. Il est vrai que même sa guitare est percussive, rappelant parfois le Lenine des débuts. « J’ai beaucoup d’influences africaines, les rythmes sont hyper-importants pour moi ». Reste que la guitare est l’instrument prédominant, on y entend des influences de forró, de samba et d’ijexa, entre autres. Il y a tellement de genres brésiliens différents. « Au Brésil, on a compté trois-cent-trente-sept rythmes différents. Aux Etats-Unis, il y en a autour de trente. »
S’ajoute à ce cocktail des influences plus électroniques et synthétiques, assez discrètes mais qui ajoutent de la contemporanéité. Et bien sûr, la voix chaude d’Alberto. « C’est aussi de la musique chaude, il est important de le dire », ajoute Salgado. « Plusieurs de mes chansons abordent des thèmes sociaux, notamment les absurdes inégalités de mon pays, des gens à qui personne ne donne une voix, mais je parle aussi de joie et d’amour. »
Sa troisième offrande, Tutorial de Ebo, devrait paraître dans les prochains mois. Le public du Balattou pourra entendre cinq nouvelles chansons. « L’Ebo, c’est une des religions issue des rituels africains, tout comme le candomblé », indique Alberto. « Cet album sera certainement mon disque le plus percussif et le plus dansant. » Alberto Salgado sera entouré de trois musiciens, « tous des virtuoses », indique-t-il. Nous aurons droit à un mélange des trois opus. Ça devrait chauffer, mais dans la subtilité. C’est son premier séjour au Canada. Il a bien hâte de connaître Montréal.
De cet entretien, se dégage une authenticité du personnage d’Alberto Salgado. À suivre au Balattou.