“Mon coeur bat la chamade” – Parler avec Gabrielle Cloutier

Entrevue réalisée par Varun Swarup
Genres et styles : Chansonnier / folk de chambre

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Nourrie par la riche mosaïque culturelle montréalaise, l’auteure-compositrice-interprète Gabrielle Cloutier a toujours su intégrer divers styles musicaux et tisser des liens étroits avec de nombreux musiciens. Aujourd’hui, à l’aube de son premier album, Chamade, son groupe rassemble sept musiciens talentueux. Ensemble, ils ont créé un son unique mêlant chant, violon, alto, violoncelle, contrebasse, santuri et accordéon. Les mélodies douces, envoutantes et mélancoliques sont au cœur de cette invitation à se laisser emporter par les mots et les mélodies.

Gabrielle Cloutier se produira à La Sala Rossa le 5 décembre à 18h30.

PAN M 360 : Merci d’être là Gabrielle. Et félicitations pour la sortie prochaine de Chamade ! L’album sort-il immédiatement après votre concert ?

Gabrielle Cloutier : Oui, le spectacle, c’est le lancement de l’album et c’est aussi la première prestation de ce groupe. Nous avons formé ce groupe pour enregistrer l’album et nous n’avons donc jamais vraiment joué ensemble en concert auparavant. Les gens ne nous ont pas encore entendus, c’est une surprise! J’ai seulement mis un petit clip sur Facebook. Donc ça va être génial de pouvoir enfin jouer cette musique pour tout le monde.

PAN M 360 : Eh bien, je vous ai déjà vu jouer, donc je connais l’ambiance et je sais un peu à quoi m’attendre. Votre musicalité est très intéressante. Il y a ces belles qualités folk, chanson et baroque. Pouvez-vous peut-être nous parler un peu de votre parcours ?

Gabrielle Cloutier : En fait, j’ai commencé avec une formation classique. J’ai étudié la musique au cégep. J’ai fait un baccalauréat en chant classique et par la suite, j’ai fait ma maîtrise à McGill en chant baroque,  chant classique & contemporain. J’aime donc toucher un peu à tous les styles. À Montréal, c’est comme ça, vous savez. On rencontre toujours beaucoup de musiciens de styles très différents. Vers la fin de mes études, certains de mes amis, provenant de divers milieux musicaux, voulaient monter un groupe et ils ont pensé à moi. Ils avaient écrit la musique mais pas vraiment les paroles et les mélodies. Alors on a commencé à jammer et, venant d’un milieu classique, je n’étais pas très habituée à improviser et composer. Les chansons se sont rassemblées et nous avons commencé à faire quelques concerts et résidences et finalement j’ai commencé à vraiment prendre plaisir à composer. Mon parcours a donc un peu changé, mais je peux utiliser ce que j’ai reçu du monde classique et le transposer dans ma propre musique.

PAN M 360 : Ça, je l’entends. Et quand je t’ai vu jouer, tu jouais de l’accordéon et tu chantais aussi !

Gabrielle Cloutier : Oui, donc ce projet a commencé car je voulais être capable de m’accompagner, j’ai donc monté un petit trio. Avec le temps, j’ai réalisé que jouer et chanter me limitait dans ce que je voulais faire musicalement. L’’accordéon est un instrument très exigeant, si j’étais d’abord accordéoniste puis chanteuse, ce ne serait pas si mal. Mais commencer comme chanteuse et ensuite apprendre l’accordéon, ce n’est pas la même chose. Je veux être libre quand je chante, et c’est un instrument difficile si l’on veut vraiment être dans l’instant présent et pleinement en connexion. J’ai donc décidé de demander à un de mes amis accordéoniste de jouer et finalement le band a pris beaucoup plus d’ampleur nous sommes désormais sept musiciens. 

PAN M 360 : Et bien, tu avais l’air plutôt à l’aise quand je t’ai entendu la dernière fois !

Gabrielle Cloutier : Oh merci! 

PAN M 360 : Je pense que vous pouvez vous accorder un peu plus de crédit, mais je peux comprendre ça ! Et alors, jouez-vous aussi d’autres instruments ?

Gabrielle Cloutier :  Je joue effectivement de certains instruments médiévaux comme la chifonie et la citole. La chifonie est une boîte rectangulaire avec seulement trois cordes et quelques notes, mais c’est fondamentalement l’ancêtre de la vielle à roue. Je joue aussi de la guitare et divers petits instruments à corde. 

PAN M 360 : L’aspect lyrique de l’écriture de chansons est-il un grand attrait pour vous dans ce projet ?

Gabrielle Cloutier : Oui le lyrisme sera toujours intégré dans mon style, ça fait partie de ma musicalité. Je vois vraiment ce projet comme… une certaine période de ma vie où ces chansons sont sorties très naturellement, très facilement. Je pense qu’en tant qu’artistes, nous vivons certaines choses et les paroles reflètent la façon dont nous nous trouvons dans notre âme et ce que nous ressentons à ce moment-là. C’est ce qui est intéressant chez les artistes, car ils évoluent et nous pouvons assister à leur différents états d’être à travers leur musique. 

PAN M 360 : Cela transparaît dans le titre de votre album, Chamade.

Gabrielle Cloutier : C’est le battement de cœur. Il y a une expression en français, « mon cœur bat à la chamade ». C’est comme si ton cœur était vraiment plein de passion, tu sais. Cela dépend du tempo de votre cœur, c’est peut-être un peu kitsch. Mais c’est ce que je ressentais et ce qui me vient à l’esprit. C’est non seulement pour parler d’amour, mais ça reflète la passion et l’implication qu’on a à travers les expériences de vie. 

PAN M 360 : Alors, est-ce que vous avez l’impression que cette sortie a mis du temps à arriver, ou est-ce que tout cela vous semble nouveau ?

Gabrielle Cloutier : C’est comme du neuf et de l’ancien à la fois. Je suis ravi de lancer cet album! Nous avons de nouvelles chansons, et je suis impatiente de les développer et de voir comment nous pouvons aller plus loin avec ce projet. Certains peuvent peut-être attendre deux ans avant de sortir un album, je suis plutôt assez pressée, j’ai hâte, un an c’était bien assez pour moi! 

PAN M 360 : Et bien sûr, pensez-vous que 2023 est une période incroyablement étrange pour diffuser de la musique dans le monde ?

Gabrielle Cloutier : Bien sûr, et j’ai fait beaucoup de copies de cet album, donc je ne sais pas si les gens vont l’acheter, maintenant c’est rare que les gens aient des lecteurs CD, mais cet album est tout fait à la main, avec du beau papier fait à Montréal, la pochette a aussi été fait en sérigraphie. Le pamphlet intérieur se développe en affiche avec des dessins faits par Cathy Beauvallet..En fin de compte, je l’ai fait pour moi-même et je pense que chacun doit le faire pour lui-même. C’était un défi pour moi en tant qu’artiste de voir si je pouvais faire ce disque, même s’il était reçu ou non. Et ça aide d’avoir un disque, c’est bien d’avoir quelque chose à montrer et à donner aux gens.

PAN M 360 : Alors, comment s’est passée la gestion de la logistique réelle de la sortie et de la distribution d’un album ?

Gabrielle Cloutier : J’ai vraiment beaucoup appris à ce sujet, en autre sur les droits d’auteur, la distribution, l’impression, l’enregistrement, le mastering, la presse, etc. Finalement, tout s’est bien passé, mais la partie la plus difficile à gérer et à comprendre c’était par rapport à  la presse, des labels, des magazines. Je suis comme un petit poisson dans cette mer immense, tu sais. Et notre musique est très acoustique, vous savez, c’est assez niché.. Mais qui sait? 

PAN M 360 : Alors que pouvez-vous nous dire sur le show de lancement ?

Gabrielle Cloutier : Ce sera une soirée veloutée et enivrante, assez douce. Les deux autres groupes sont également très acoustiques et s’inscrivent dans le même univers avec la musique que nous jouerons. Pour commencer la soirée, il y aura un quatuor à cordes, le Quatuor Bazar, et ils joueront en fait une composition d’un de mes amis, Nominoë, qui a arrangé trois chansons de l’album. Il joue aussi dans le deuxième acte, qui est un duo interprétant des chansons traditionnelles de Grèce et de Turquie.

PAN M 360 : Donc beaucoup de trucs différents mais tous dans le même univers de chambre. Et vous jouerez Chamade front-to-back ?

Gabrielle Cloutier : Ce ne sera pas dans le même ordre que l’album, car nous avons des nouvelles pièces, des solos et des interludes qui se sont ajoutés. Tous les musiciens sont géniaux, je suis vraiment reconnaissante qu’ils participent à ce projet avec moi.

PAN M 360 : Vous devez être vraiment excité pour cette performance. Êtes-vous toujours nerveux ?

Gabrielle Cloutier : Je me sens vraiment bien. J’étais plus nerveuse quand il fallait faire tout le travail logistique que je ne comprenais pas vraiment,  mais maintenant, depuis hier quand je suis allé chez l’imprimeur pour imprimer les dernières affiches, je me détends. Nous avons une dernière répétition, tout va bien, je suis contente et je pense que ça va être une belle soirée! 

PAN M 360 : Nous le pensons aussi. Merci encore Gabrielle, bon spectacle !

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