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En deux albums – Crave paru en 2018 et Le Cirque de Consolation tout juste lancé –, une bande-son de série télé intitulée H24 et une petite poignée de microalbums, la multi-instrumentiste, DJ et auteure-compositrice-interprète Léonie Pernet a distinctement tracé sa signature sonore. Elle se révèle comme l’une des voix les plus fortes et prometteuses du créneau électro-pop-rock élégiaque qu’occupent déjà ses compatriotes Regina Demina, Halo Maud, Arman Méliès et Malik Djoudi. Dans les onze pièces qu’elle a créées pour Le Cirque de Consolation, l’électro-rock croise brillamment la synthwave en évitant tous les écueils de la nostalgie des années 1980. Léonie Pernet maîtrise un art exigeant. Pan M 360 s’est renseigné auprès d’elle sur certains des procédés et concepts qui le caractérisent.
Pan M 360 : Merci de nous accorder cette entrevue et bravo pour Le Cirque de Consolation! Les percussions revêtent beaucoup d’importance dans vos chansons, notamment dans Les chants de Maldoror. On pourrait dire que c’est normal puisque vous jouez de la batterie, mais cet intérêt semble ancré encore plus profondément.
Léonie Pernet : Merci à vous! J’ai eu envie de plus de percussions dans cet album, c’est vrai. Qu’elles soient jouées ou écoutées, les percussions font appel à une certaine corporalité, ce sont des instruments terriens qui ont à voir avec la danse, c’est la quintessence du rythme!
Pan M 360 : Dans votre page Bandcamp on peut lire ceci : « Le Cirque de Consolation : un monde où les frontières se dissolvent et où chacun crée sa propre utopie. L’album s’interroge sur les liens entre la musique pop, les cultures africaines et la musique électronique, la musique néo-classique ou la place de la voix, qu’elle soit humaine ou synthétique. » Croyez-vous qu’il règne en ce moment un équilibre sain entre l’humain et le synthétique, en musique?
Léonie Pernet : Je ne suis pas sûre que l’idée d’un équilibre sain ait vraiment sa place en musique; j’aime les propositions radicales, franches, j’aime aussi les mélanges savamment dosés. Qu’elle soit purement électronique ou totalement acoustique, c’est la qualité de la musique qui compte et la sincérité avec laquelle elle est faite.
Pan M 360 : Certaines des pièces de l’album sont mélancoliques, notamment Dandelion. Ça me renvoie à mon adolescence, dans les années 1980, avec New Order, Ultravox, Bauhaus. Vous vous inspirez de ces ancêtres synthpop quelque peu sombres?
Léonie Pernet : J’étais gothique quand j’étais adolescente, j’étais très fan de Bauhaus en effet, de certains morceaux des Cure, Siouxsie and the Banshees, etc. Il y’a beaucoup d’artistes d’aujourd’hui qui sont dans cette veine synthwave que j’adore, comme John Maus et Martial Canterel, pour ne citer qu’eux.
Pan M 360 : Vous composez, écrivez, jouez, chantez et réalisez vos pièces… ou les coréalisez avec le musicien et réalisateur rennais Jean-Sylvain Le Gouic. C’est collaborateur précieux pour vous?
Léonie Pernet : C’est un collaborateur très précieux oui, car il comprend ma musique, il sait où je veux aller. C’est un être humain très doux par ailleurs, et extrêmement doué.
Pan M 360 : Dans vos pièces, vous faites se côtoyer des mélodies fortes et des rythmes ou des sons propices à la transe. C’est un équilibre fragile et difficile à atteindre. Ça vient facilement ou ça exige beaucoup de travail?
Léonie Pernet : L’aspect transe de ma musique n’est pas celui qui demande le plus de travail, c’est quelque chose d’instinctif, un état dans lequel je me mets lorsque je suis au studio. Le travail c’est plutôt d’apprendre à ne pas se censurer.
Pan M 360 : Vous jouez du piano, entre autres. Vous vous servez de cet instrument pour composer, ou avez plutôt recours aux outils informatiques? Ou les deux?
Léonie Pernet : J’ai recours tantôt à l’un, tantôt à l’autre.
Pan M 360 : Merci beaucoup, Léonie Pernet, d’avoir répondu à questions!Léonie Pernet : Merci à vous! Longue vie à Pan M 360!
Photo : Jean-François Robert.