MUTEK 2022 / Korea Town Acid à fond dans le paysage sonore

Entrevue réalisée par Elsa Fortant

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Figure de la scène électronique torontoise depuis plus de dix ans, Korea Town Acid cultive une identité musicale puisant largement dans le downtempo, le broken beat et le hip-hop alternatif. Productrice – son dernier album Elephant In The Room vient tout juste de sortir –  performeuse live et DJ, Jessica Cho n’hésite pas à repousser les frontières des genres, et le milieu le lui rend bien, la preuve avec, en 2022, la nomination de son morceau Sobriety pour un Juno dans la catégorie single dance underground de l’année. Pour son deuxième passage à MUTEK, la Sud-Coréenne (transplantée à Toronto) propose un live guidé par l’improvisation, créant des paysages sonores uniques. 

PAN M 360 : Comment décrirais-tu ta relation avec Montréal ?

KOREA TOWN ACID : J’ai l’impression que Montréal me traite vraiment bien. Montréal a des festivals très prestigieux comme MUTEK, Pop Montréal et Osheaga. J’ai joué à Pop Montréal, ainsi qu’à MUTEK, j’ai fait une Boiler Room au Piknic Electronik. J’ai eu certains de mes meilleurs showcases à Montréal, je me sens très liée à cette ville. L’intention derrière un événement est très importante pour moi et je pense qu’il n’y a aucun festival comme MUTEK qui se concentre sur les arts numériques et créatifs et qui est vraiment sur l’expérience interactive audio. 

PAN M 360 : Que représente un festival comme MUTEK pour toi ? 

KOREA TOWN ACID : J’ai travaillé pendant longtemps pour être sur une scène comme MUTEK. Une partie de moi voulait jouer live avec des machines. J’ai été tellement inspirée par les artistes qui ont joué à MUTEK, je voulais en faire partie. J’ai fait mes débuts à MUTEK 2018, donc je suis vraiment excitée d’y revenir parce qu’il y a eu la pandémie et pendant la pandémie, je ne me suis pas vraiment concentré sur le live parce que la façon dont j’interagis en direct a à voir avec ma perception de la salle, de la vibe à ce moment-là. Donc oui, j’ai vraiment hâte d’avoir cette connexion avec les gens. J’ai le sentiment que le type de public que MUTEK mobilise est celui qui s’intéresse vraiment à ce genre de musique underground et originale. C’est vraiment excitant quand les gens sont là pour te voir et qu’ils sont réceptifs à ce que tu fais. 

PAN M 360 : Que pouvons-nous attendre de votre performance à MUTEK ? 

KOREA TOWN ACID : En gros, pas d’ordinateur. C’est très axé sur les machines, j’utilise des boîtes à rythmes, des échantillonneurs, de la synthèse FM et de la synthèse modulaire et je fais entrer et sortir les éléments. J’ai déjà des éléments préprogrammés mais je les orchestre en direct. Disons que j’ai déjà une chanson, mais ensuite je la mixe et j’apporte des modifications en direct. C’est un peu comme une approche de DJ parce que je veux que ce soit propre et que les transitions soient plus douces. Je veux que ce soit plus orienté vers le dancefloor. Je joue sur une scène extérieure le samedi à 19h00, donc il y aura une ambiance de coucher de soleil, j’imagine ce genre d’énergie. 

PAN M 360 : Je sais que certaines personnes utilisent le mot hybride pour une performance mélangeant DJing et live, dirais-tu que ta proposition est hybride ? 

KOREA TOWN ACID : Je ne le dirais pas, je dirais que ce n’est absolument pas hybride parce que je joue de la musique originale en direct, mais la façon dont j’aborde l’entrée et la sortie des morceaux est une approche de DJ. Mais c’est complètement original, donc je ne dirais pas que c’est hybride. 

PAN M 360 : Une grande partie du live sera improvisée. Cette approche de l’improvisation vient-elle de votre expérience du jazz ? Essayez-vous de recréer un dialogue entre les machines ?

KOREA TOWN ACID : Oui, mon approche de la musique consiste à capturer ce moment. Il y a des cycles et l’aspect improvisation émerge lorsqu’il y a une sorte d’erreur heureuse qui entre dans mon set. J’essaie de naviguer, s’il y a quelque chose de bon, je reste là et puis ça évolue. Définitivement, l’énergie sort et se déplace. C’est à ce moment-là que je dois sentir les réactions du public. L’aspect improvisation me permet d’apporter des éléments différents, selon ce que les gens recherchent et apprécient. J’ai des éléments préprogrammés dans la machine, mais ce que je vais réellement faire dépend de l’humeur, de la situation et du jour.

KOREA TOWN ACID SE PRODUIT CE SAMEDI À L’ESPLANADE TRANQUILLE, SÉRIE EXPÉRIENCE/MUTEK MONTRÉAL – GRATUIT

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