renseignements supplémentaires
Stradivatango, né de la complicité musicale entre Stéphane Tétreault et Denis Plante, explore un équilibre subtil entre tradition et réinvention. Porté par la sonorité profonde du violoncelle et les murmures envoûtants du bandonéon, l’album déploie une expressivité saisissante, entre vertige et grâce.
PAN M 360 : Stradivatango fusionne des influences baroques et tango d’une manière unique. Qu’est-ce qui vous a attiré vers cette combinaison, et comment avez-vous, avec Denis Plante, façonné l’identité musicale de l’album ?
Stéphane Tétreault : Stradivatango est né de notre fascination pour la rencontre entre le baroque et le tango. Le tango, comme la musique baroque, exige une maîtrise du phrasé et de l’ornementation, mais aussi une liberté d’interprétation. Avec Denis Plante, nous avons façonné un son qui respecte cette spontanéité, où le bandonéon et le violoncelle dialoguent comme des danseurs suspendus entre vertige et grâce. Chaque pièce de l’album s’inscrit dans cette dualité entre tradition et réinvention.
PAN M 360 : Le violoncelle et le bandonéon ont des timbres très distincts. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans leur dialogue, et comment avez-vous abordé l’équilibre entre ces deux instruments ?
Stéphane Tétreault : Le violoncelle et le bandonéon ont des personnalités très contrastées : l’un chante avec profondeur et lyrisme, l’autre murmure avec une mélancolie presque résignée. Ce contraste est précisément ce qui rend leur dialogue fascinant. Comme dans une danse, l’équilibre repose sur une écoute mutuelle : parfois l’un mène, parfois l’autre, et parfois ils se fondent en une seule voix.
PAN M 360 : Le tango est une musique très expressive, souvent chargée d’intensité et de passion. Quels aspects du genre résonnent le plus en vous, et comment les exprimez-vous à travers votre jeu ?
Stéphane Tétreault : Le tango me touche par sa théâtralité et son intensité émotionnelle. C’est une musique qui porte en elle une nostalgie indomptable, une tension entre la douleur et l’exaltation. Mon jeu cherche à traduire cette expressivité, en sculptant chaque phrase avec le souffle du tango, en jouant sur les silences, les accents et les couleurs pour faire ressentir cette dualité entre élégance et fureur.
PAN M 360 : Denis Plante a structuré Stradivatango comme une suite baroque. Avez-vous abordé cette œuvre avec une sensibilité « historiquement informée » ou avez-vous préféré une approche plus moderne ?
Stéphane Tétreault : Stradivatango s’inspire des structures baroques tout en embrassant pleinement l’âme du tango. Chaque pièce explore une esthétique où les danses anciennes se réinventent à travers le prisme du bandonéon et du violoncelle. Tout en incorporant des éléments d’une pratique historiquement informée, j’ai cherché à capturer l’essence expressive du tango, en intégrant sa liberté rythmique et son intensité dramatique dans un cadre qui rappelle la sophistication et l’élan des suites baroques.
PAN M 360 : Votre Stradivarius Comtesse de Stainlein est un instrument exceptionnel. Comment sa sonorité influence-t-elle votre interprétation du tango par rapport à d’autres styles que vous avez explorés ?
Stéphane Tétreault : Ma Comtesse enrichit le tango d’une profondeur sonore unique. Son timbre chaleureux et sa résonance m’ouvrent un vaste champ d’expressions, allant de la délicatesse des harmonies impressionnistes de Cobián à la fougue dramatique de Piazzolla. Elle insuffle au tango une ampleur presque orchestrale à la musique de Denis Plante, où chaque note devient une histoire à part entière.
PAN M 360 : Y a-t-il un passage ou un moment précis sur l’album qui a une signification particulière pour vous ? Si oui, pourquoi ?
Stéphane Tétreault : Un moment marquant pour moi est Le prince écarlate, un hommage à Vivaldi qui illustre parfaitement la fusion entre baroque et tango. Son écriture vertigineuse évoque les traits violonistiques vivaldiens tout en conservant la tension dramatique du tango. Il incarne l’essence de Stradivatango : une conversation entre deux époques, portée par la virtuosité et l’émotion.
PAN M 360 : Que souhaitez-vous que les auditeurs retiennent de Stradivatango ? Y a-t-il une émotion, une histoire ou une atmosphère spécifique que vous aimeriez leur faire ressentir ?
Stéphane Tétreault : J’aimerais que les auditeurs ressentent cette alchimie entre le passé et le présent, entre la sophistication baroque et l’intensité du tango. Plus qu’un simple album, Stradivatango est une immersion dans un univers où chaque note est une histoire, où la musique danse sur un fil tendu entre nostalgie et passion.