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Ce dimanche, au Théâtre de La Ville de Longueuil, la soprano Marianne Lambert présentera sa nouvelle production, Mers intérieures.
À travers une ribambelle de pièces et accompagné d’images traitées immersives, le concert explore différentes facettes du deuil périnatal.
PAN M 360 : Le concert s’intitule Mers intérieures. Que représentent pour vous ces « mers intérieures » ?
Marianne Lambert : Les mers intérieures symbolisent mes étapes de guérison dans le processus de deuil périnatal. L’eau est un élément central de cette histoire, car elle fait naître, nourrit, mais peut aussi détruire. Pourtant, elle a aussi le pouvoir de nettoyer, guérir et purifier.
PAN M 360 : On entendra dans ce concert des œuvres de Debussy, Wolf, Górecki, Ayotte, Ravel, Mahler et Weill. Comment avez-vous sélectionné ces œuvres, et qu’est-ce qui vous a guidé dans cette sélection ?
Marianne Lambert : D’abord le Górecki a été fait lorsque nous avons fait des extraits avec l’Orchestre symphonique de Drummondville. Malgré mon amour pour cette pièce, elle est difficilement transposable au piano et au violoncelle.
Pour ce qui est des choix des pièces, je me suis principalement basée sur la poésie et étonnamment, en changeant la perspective, plusieurs pièces s’apprêtaient au sujet. En fait, j’avais le problème inverse qui était de faire des choix déchirants.
PAN M 360 : La pièce Reste, que vous avez commandée à la compositrice Maggie Ayotte, aborde le deuil périnatal, un sujet encore très peu abordé dans notre société. Pouvez-vous nous parler du processus qui a mené à la création de cette œuvre?
Marianne Lambert : Je cherchais une compositrice qui saurait transposer une étape difficile qui était de laisser le petit corps de mon enfant. C’est après une écoute de la pièce Entre la veille et le sommeil par Maggie Ayotte joué par le formidable Duo Fortin-Poirier que tout de suite j’ai eu un coup de foudre pour son écriture et sa sensibilité. Dans la vie, il n’y a pas d’adon. Lorsque je l’ai contactée, elle était sur le point d’accoucher de ses jumeaux. Malgré tout, elle n’a su refuser ma commande. Sa couleur maternelle est un atout pour ce concert.
PAN M 360 : Dans le traitement du deuil périnatal, pensez-vous que les arts, particulièrement la musique, ont un potentiel particulier?
Marianne Lambert : Absolument! On sait combien les arts sous toutes ses formes sont un média important pour vivre des émotions, réfléchir et guérir. On parle trop peu du deuil périnatal malgré que beaucoup de famille le vive. Je crois sincèrement que ce concert sera un moyen de résonner ensemble et de briser la solitude.
PAN M 360 : Le concert intègre également une composante multimédia. Comment cette dimension visuelle s’est-elle développée, et comment dialogue-t-elle avec la musique?
Marianne Lambert : En septembre dernier, nous avons pris 4 jours de tournage, dont une nuit sous l’eau. Sans faire de jeux de mots, j’avais envie que le public plonge dans mon univers et oublie l’espace du temps. Les magnifiques images ont été traitées avec le génie d’Isabeau Proulx-Lemire et d’Emmanuel Grangé. Ils ont su transposer mon histoire dans la métaphore avec poésie et d’une grande humanité. Le visuel prendra une grande place. Tellement qu’à certains moments, moi et les musiciennes (Janie Caron au piano et Chloé Dominguez au violoncelle) serons la trame. Pour moi, c’était la meilleure façon de laisser un plus grand impact dans la douceur et la bienveillance.