DJ Domeno : l’homme derrière les tubes « Alleys » et « Lies »

Entrevue réalisée par Jacob Langlois-Pelletier
Genres et styles : dance-pop / EDM / pop

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Natif de l’île Bizard, Domeno œuvre dans l’industrie musicale depuis plus de dix ans. Fort apprécié sur la scène internationale, il s’est attiré les éloges des plus grands DJ au monde. En effet, Hardwell, Tiësto et Afrojack ont fait jouer ses pièces EDM dans de nombreux festivals, au cours des dernières années. Méconnu du grand public, Domeno est à l’origine de nombreux succès francophones tels que Pour tout oublier avec Marc Dupré, Alleys avec Kaïn et Lies avec Zagata.

Récemment, il a lancé Afterglow, une collaboration bilingue avec Tyler Shaw et PETiTOM. La chanson bénéficie d’un rythme accrocheur et a rapidement fait son entrée dans les rotations des radios francophones. « Jusqu’à présent, je suis extrêmement content de la réception du public et des gens de l’industrie face à cette chanson », indique-t-il. En collaboration avec son gérant Patrice Laflamme, le DJ québécois vient tout juste de fonder sa maison de disque, 5 Roses Records. D’ailleurs, Afterglow est le premier titre à être publié sous cette étiquette.

Au cours des prochains moins, on doit s’attendre à entendre davantage parler de Domeno. Le Montréalais annonce qu’il lancera bientôt une chanson avec Imposs et une avec Eli Rose. Il prévoit publier de nombreuses autres collaborations d’ici la fin de l’année. Gageons que ses prochains titres tourneront sans arrêt dans les plus grandes radios francophones du Québec! Pan M 360 a discuté avec lui de sa carrière de DJ et de réalisateur, de la scène DJ au Québec et son avenir.


PAN M 360 : D’où provient votre passion pour la musique?

DOMENO : J’ai grandi à l’Île Bizard. Même si mes parents n’étaient pas des artistes, ce sont eux qui m’ont transmis cette passion pour la musique. Ma mère est québécoise et mon père est italien. Il a toujours aimé le son Motown, tandis que ma mère adorait le disco. Ainsi, j’ai toujours été exposé à différents genres musicaux. Quand j’étais petit, mon père m’offrait un 45 tours par semaine pour me récompenser lorsque j’avais été gentil. Mon amour pour la musique vient assurément de là.

PAN M 360 : Comment êtes-vous devenus DJ?

DOMENO : Lorsque j’étais adolescent, je trouvais l’art du DJing très intéressant. Ainsi, j’ai commencé à en apprendre davantage sur le sujet. J’ai commencé à jouer des chansons et à faire des edits de chansons d’autres artistes. Lorsque j’écoutais une chanson à la radio, je me disais souvent que j’aurais fait certaines choses autrement. Par exemple, je me disais que j’aurais ajouté un refrain supplémentaire ou une introduction différente. Au fil du temps, j’ai fait de plus en plus de mixage. Il y a une dizaine d’années, j’ai commencé à construire mes propres chansons. J’ai débuté dans la musique dance. J’ai toujours eu une certaine facilité avec le DJing. Au tout début, je regardais des vidéos de moi en tant que DJ et je trouvais que j’avais l’air d’être dans mon élément. Le DJing m’a permis de gagner en confiance. Récemment, je me suis lancé dans l’écriture et la réalisation, et j’adore ça. C’est très différent de ce que je faisais auparavant, mais je suis en mesure d’y appliquer des concepts propres au DJing.

PAN M 360 : De nos jours, est-ce qu’on comprend adéquatement le métier de DJ au Québec?

DOMENO : Malheureusement, je crois qu’on est en retard au Québec. Au début, c’était quelque chose qui me fâchait. Maintenant, je suis en paix avec ça et j’essaye de faire avancer la scène de DJ québécoise. En revanche, je pense que les radios québécoises ont beaucoup évolué au cours des cinq dernières années. L’offre musicale est de plus en plus variée et plus intéressante. On y entend de toutes les sortes de sonorités et il y en a pour tout le monde. Il y a toujours du chemin à faire, pour que mon métier soit compris davantage, et j’espère pouvoir ouvrir la porte à la prochaine génération de DJ. Je souhaite que la musique dance franco soit plus respectée et connue par le public québécois.

PAN M 360 : Quels artistes vous inspirent?

DOMENO : Je vais toujours me rappeler du passage de Daft Punk au Centre Bell, à Montréal. C’était un spectacle incroyable. Visuellement, c’était époustouflant. Le son était aussi incroyable. J’admire beaucoup ce duo français. J’ai toujours été inspiré par des artistes comme Louie Vega, David Morales et Erick Morillo. Avec le temps, j’ai écouté de plus en plus de Hardwell, Martin Garrix et Afrojack.

PAN M 360 : Comment est née Afterglow, votre collaboration avec Tyler Shaw et PETiTOM?

DOMENO : Tyler Shaw, c’est l’un de mes compositeurs canadiens préférés. Ça fait longtemps que j’écoute ces chansons et j’ai toujours su que si on travaillait ensemble, ça allait être magique. On devait publier une chanson ensemble il y a deux ans, mais cela n’a pas eu lieu. Tyler m’avait indiqué qu’il voulait vraiment qu’on travaille ensemble, donc je lui ai envoyé d’autres productions musicales. Moins d’une semaine après, il avait déjà terminé d’enregistrer. Quand j’ai écouté la chanson, j’ai toute de suite pensé à faire une version française. Je ne fais pas des versions françaises juste pour le plaisir, je dois ressentir que cette chanson va fonctionner en français. Aussi, je dois être en mesure de traduire la chanson sans affecter son intégrité. J’ai essayé avec plusieurs artistes francophones et ça ne fonctionnait pas. Il y a quelques mois, j’ai vu PETiTOM au studio d’enregistrement auquel je travaille. Je lui ai montré la chanson en lui disant que j’aimerais qu’il y enregistre un couplet. Je le connaissais déjà, car j’ai travaillé pour l’équipe de Marc Dupré à La Voix. Il a tout de suite dit oui, et il a enregistré sa partie. Aussi, Tyler Shaw a adoré ce que PETiTOM a apporté à la chanson. Jusqu’à présent, je suis extrêmement content de la réception du public et des gens de l’industrie face à Afterglow.

PAN M 360 : Avez-vous une collaboration de rêve?

DOMENO : En ce moment, je n’ai pas de collaboration de rêve. J’ai l’impression que mes grosses collaborations vont arriver plus tard dans ma carrière. En ce moment, je suis sûr que je suis en mesure de collaborer avec n’importe quel artiste québécois. J’ai l’impression que si je crée une chanson parfaite pour Charlotte Cardin, elle voudrait embarquer dans le projet. Tout commence par la chanson. Je n’aurais pas été en mesure de collaborer avec Marc Dupré avec n’importe quelle production musicale. La musique de Pour tout oublier était parfaite pour lui. Même chose pour Kaïn avec Alleys. Si je continue comme ça, je crois sincèrement que je suis en mesure de collaborer avec n’importe quel artiste. Cependant, je dois avoir LA chanson parfaite.

PAN M 360 : Pensez-vous à l’artiste avant ou après avoir créé votre chanson?  

DOMENO : Les deux sont arrivés. Par exemple, j’étais récemment en arrière-scène à un festival. J’ai fait la rencontre d’Imposs et ça a tout de suite cliqué. Nos mondes musicaux sont complètement différents et je n’aurais jamais pensé à faire une chanson avec lui. On voulait travailler ensemble, donc j’ai créé une production musicale qui se marieraient à merveille avec sa voix. Dans le cas de Pour tout oublier avec Marc Dupré, j’ai pensé à lui après avoir entendu la production musicale. Mon processus créatif diffère beaucoup et j’adore cette dynamique.

PAN M 360 : À quel genre de Domeno doit-on s’attendre, dans le futur?

DOMENO : Vous devez vous attendre à tous les genres de Domeno! Je suis à un point dans ma carrière où je crée la musique que je veux. Je vais continuer d’exploiter mon côté qui est plus festif et électronique. Aussi, je vais continuer à pousser plus loin mon côté radiophonique. J’adore la musique populaire, les bons refrains et les belles histoires. Je suis conscient que j’ai ces deux optiques musicales très différentes, mais j’ai le goût de tout faire. Je vais bientôt sortir une chanson avec Imposs et une avec Eli Rose. En ce moment, j’écris et réalise des trucs avec de nombreux artistes québécois. J’ai réalisé six ou sept chansons pour l’album de Ludovick Bourgeois. Pour le reste de l’année, je vais publier de nombreuses collaborations.

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