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Il y avait beaucoup d’activités festivalières à la fin de l’été lorsque True Colors, un mini-album de 5 titres signé Täbï Yösha sous étiquette Bonsound, a été mis en circulation. Rattrapons le temps perdu et sirotons ce Rosé, irrésistible simple afrobeats à l’européenne, assorti d’une participation top de KNLO. Täbï Yösha mérite toute notre attention. Cette femme a le groove dans le sang, elle chante en toute subtilité et sa superbe voix ensablée frappe dans le mille. Chanteuse de puissance, Täbï Yösha tente actuellement de lancer sa carrière solo au terme d’un long parcours dans le divertissement corporatif.
PAN M 360: Comment avez-vous envisagé cette transition professionnelle ?
Täbï Yösha : C’était l’hiver 2020, je faisais beaucoup de freestyle en vidéo sur Instagram et tout. Un jour, j’ai reçu un message privé sur Twitter : « Écoute, je te trouve excellente. Je pense vraiment qu’on devrait unir nos talents et créer une chanson. »
PAN M 360 : Qui donc vous avait transmis ce message ?
Täbï Yösha : Suiker, un producteur franco-marocain. Il me dit « Je vais t’envoyer des prods, ensuite, tu m’envoies tes ajouts et on voit si la magie opère. » Je lui dis non, je n’aime pas travailler comme ça, je préfère réserver un studio et travailler face à face. Une fois sur place, on arrive au studio et on crée la chanson Pause. Suiker part ensuite en France et la Covid arrive, il reste coincé en Europe. Et là, il me contacte: « Écoute, il y a vraiment un truc musical entre nous, donc je pense vraiment qu’on pourrait explorer ça. »
PAN M 360 : Et alors?
Täbï Yösha : On a décidé alors de faire un EP à distance, entre le Québec, la France et le Maroc.
PAN M 360 : Votre relation est toujours à distance ?
Täbï Yösha : Non, ça fait un an qu’il habite Montréal.
PAN M 360 : Côté production, vous êtes pas exactement dans le R&B. Le beat, c’est du afrobeats nigérian et autres beats européens en vogue. Comment vous voyez ça?
Täbï Yösha : Au fond, c’est vraiment Suiker qui s’occupe de la partie production. Moi, c’est vraiment plus la mélodie et les paroles. Quand on a travaillé ensemble en studio ou quand il m’a envoyé les instrumentaux et j’ai tout de suite accroché. C’est plutôt électro, il y a des afrobeats et c’est aussi très européen.
PAN M 360 : Avant de procéder à cet enregistrement qui pourrait être déterminant pour votre carrière, vous avez eu un long parcours amateur et professionnel.
Täbï Yösha : Je faisais des chœurs pour des artistes, je chantais des refrains pour des rappeurs. Des producteurs de house m’appelaient aussi pour mettre des voix dans leurs productions. Je chantais aussi dans le groupe The Soldiers, on faisait des mariages et des événements corporatifs.
PAN M 360 : On devine que vous avez toujours chanté. Avez- vous commencé dans des chorales, comme c’est souvent le cas chez les meilleurs chanteurs afro-descendants de Montréal?
Täbï Yösha : Oui, j’ai commencé dans une chorale. J’avais sept ans quand mes parents m’ont impliquée dans une chorale associée à un centre communautaire, à Laval. Et là, je décrochais tous les solos, ma mère s’était dit alors « OK, il se passe vraiment quelque chose avec mon enfant ». À l’école secondaire, je faisais déjà des refrains pour des rappeurs, mon nom commençait à circuler.
PAN M 360 : Sous un autre nom, votre nom d’artiste, vous êtes une de ces chanteuses de talent à émerger à Montréal. Décidément, on vit depuis quelques années une véritable émergence de cette scène R&B de chanteuses talentueuses?
Täbï Yösha : Oui, c’est vrai. Je trouve ça vraiment bien de voir que le R&B prend sa place au Québec.
PAN M 360 : Évidemment, il y a plus de compétition que quand vous étiez enfant ou adolescente, la vedette des chorales auxquelles vous participiez.
Täbï Yösha : Oui, c’est sûr. C’est mais il est aussi vrai que je me vois en compétition seulement avec moi- même.
PAN M 360 : Excellente attitude. Il ne faut pas se comparer aux autres, il faut se comparer à soi- même.
Täbï Yösha : Point final.
PAN M 360 : Avez- vous reçu une formation de chanteuse aussi ou bien êtes-vous complètement autodidacte?
Täbï Yösha : Je suis autodidacte mais j’ai pris des cours de chant. J’en ai donné aussi. Vers 2009, j’ai suivi des formations à Los Angeles et à Las Vegas, mais je n’ai pas étudié la musique dans les facultés de musique.
PAN M 360 : Vous étiez adolescente à cette époque- là?
Täbï Yösha : Non, j’étais adulte.
PAN M 360 : OK!! Vous faites ce métier depuis un bon moment !
Täbï Yösha : Oui, ça fait longtemps.
PAN M 360 : Täbï Yösha est votre nom d’artiste, ça vient d’où ?
Täbï Yösha : J’ai commencé à écrire plein de lettres et je suis tombée sur tabi. Quelques jours plus tard, mon fils m’a dit « Maman, je veux Yoshi dans ton nom”, comme le Yoshi du jeu vidéo. Je me dis alors que Tabi, c’est bien, mais ça peut être aussi un nom composé… Tabi Yoshi? C’est devenu Täbï Yösha.
PAN M 360 : Et donc là, c’est le début de votre carrière solo. C’est maintenant que ça se passe.
Täbï Yösha : Exactement. Je travaille avec Bonsound depuis environ un an.
PAN M 360 : Au Coup de cœur francophone vous allez chanter en français aussi, puisque votre EP est interprété en anglais?
Täbï Yösha : Oui, je vais chanter en français et en anglais, j’ai des chansons en français comme Le drapeau blanc, Vampire et Move On. Il y en aura des nouvelles. Je fais de la musique très intuitivement, donc si j’écoute un instrumental et je ressens la chanson en français, je vais la faire en français. Je ne vais pas me limiter à être étiquetée anglophone ou francophone.
PAN M 360 : Vous avez déjà un noyau de musiciens déjà avec qui vous travaillez ?
Täbï Yösha : Pour l’instant, non. J’ai envie de vraiment recommencer tout à neuf et de rencontrer de nouveaux musiciens. Ouais. Ça va être bon!
Täbï Yösha se produit le samedi 4 novembre, 20h, au Ministère Infos et billets ici