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Holy Fuck est un groupe de synth-punk expérimental de Toronto. Ce quatuor a toujours ramé à contre-courant : on peut affirmer que personne ne sonne comme lui. Les membres du groupe utilisent des objets qu’ils ont dégotés, des boîtes à rythmes défectueuses, des instruments-jouets et une foule d’autres babioles pour produire une musique électronique qui vise le chaos.
Les membres de Holy Fuck ont travaillé avec d’illustres formations comme METZ, Alvvays ou Lights, ainsi qu’avec d’autres moins connues comme Obits. Or, ils reviennent toujours à Holy Fuck pour exercer leur liberté créative et cathartique, par l’entremise de sons incendiaires. PAN M 360 a discuté brièvement avec Holy Fuck avant leur prestation à l’Entrepôt 77, à l’occasion du festival psychédélique Distorsion.
PAN M 360 : Holy Fuck a toujours semblé faire le contraire de ce qui est à la mode. Est-ce intentionnel et réfléchi?
Holy Fuck : Notre but est de déplaire. C’est peut-être pour cela que nous sommes passés de « groupe à la mode » à « anomalie underground ». Je pense qu’il y avait un effort délibéré, au début, pour que notre musique ne soit liée à aucune période, en particulier celle d’aujourd’hui. Il était plus important, pour nous, d’être intemporels que d’être aimés. Certaines personnes aimaient ça, d’autres non. Mais le but escompté est d’avoir un son encore actuel, trente ans plus tard. Est-ce que ça marchera? On en reparlera dans quinze ans.
PAN M 360 : Pourriez-vous nous parler du nouveau titre Ninety Five? La batterie semble avoir été enregistrée dans une boîte à chaussures ou quelque chose de semblable.
Holy Fuck : Il y a un émulateur audio vraiment chouette appelé… Shoebox, avec le logiciel d’enregistrement que nous utilisons. Tu peux choisir le modèle et la taille de la boîte à chaussures dans laquelle tu veux que ta batterie résonne, comme si elle était dans une boîte à chaussures… nous avons choisi la boîte « chaussures de clown » Nike.
PAN M 360 : Comment était-ce de faire de la musique à distance? Je suppose que c’est plus épanouissant de faire de la musique ensemble, en personne?
Holy Fuck : Oui, nous ne nous sommes pas épanouis durant les périodes de confinement. Faire de la musique sur des ordinateurs portables, dans nos studios maison, ce n’est pas amusant pour un groupe comme le nôtre. Nous nous nourrissons des échanges d’idées et d’énergie en temps réel, dans le même espace. On a fait ce qu’on a pu et puis on s’est dit « Merde ». Maintenant, nous sommes de nouveau réunis… Hourra!
PAN M 360 : Y a-t-il des projets de suite à Deleter? Un EP ou même un album, bientôt?
Holy Fuck : Oui, ce serait bien. Mais rien n’a encore été enregistré. Nous ne nous sommes réunis pour la première fois qu’au début de cette année. Nous avons beaucoup écrit et fait des démos, tout en répétant pour les tournées qui ont été reportées. C’est comme ça que nous avons tendance à travailler : nous nous isolons pour écrire et enregistrer, lorsque nous ne sommes pas en tournée. Et tout cela ne fait que commencer maintenant. Donc, à la prochaine pause, nous nous y remettrons.
PAN M 360 : Combien de haut-parleurs avez-vous fait exploser avec tous ces bourdons et cette basse lourde?
Holy Fuck : Il y a cette odeur typique de moniteur qui fond, sur scène… Nous la connaissons tous très bien. Ça nous rend nostalgiques…
PAN M 360 : Pouvez-vous parler de l’interprétation de ces chansons sur scène? Comment gardez-vous cette intensité punk-rock?
Holy Fuck : Nous écrivons et enregistrons ces chansons en direct, ensemble. Donc, monter sur scène pour les jouer ne fait que les affiner, les rendre meilleures, puis cela bonifie l’énergie, chaque soir. Ça fait partie du plaisir de jouer dans un groupe comme le nôtre. C’est toujours nouveau et excitant.
PAN M 360 : Quelles sont les choses qui vous ont fait dire « Holy Fuck! », cette année?Holy Fuck : Faire une nouvelle tournée, être en sueur, dans un sous-sol rempli de gens bizarres…
Holy Fuck se produit au festival Distorsion le vendredi 22 juillet. Info et billets ici!