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Qualifier Billy Childish (Steven John Hamper) d’artiste prolifique serait pratiquement un euphémisme. À la fois peintre, écrivain, poète et musicien, le natif de Chatham, dans le Kent, a notamment cofondé le mouvement littéraire des Medway Poets, fondé le mouvement artistique stuckist et le label Hangman Records. Fervent défenseur de l’amateurisme et de la libre expression, l’infatigable chanteur, auteur-compositeur a (re)défini le garage lo-fi punk, autant sous des noms tels que The Pop Rivets, Thee Milkshakes, Thee Headcoats, The Buff Medways, The Chatham Singers, The Spartan Dreggs ou de Wild Billy Childish & CTMF. Non seulement a-t-il à son actif l’une des plus volumineuses discographies de l’histoire de la musique avec des centaines d’albums et de singles, mais il est aussi l’auteur plus de 40 recueils de poésie et de près d’une dizaine de romans, a réalisé plusieurs films et photos et peint plus de 2500 tableaux, souvent sous le nom de William Hamper.
Ces dernières années, la musique a moins pris de place que la peinture. Hamper vit de ses tableaux mais le Wild Billy Childish n’est jamais bien loin derrière. Ayant récemment rappelé ses deux vieux complices Bruce Brand et Johnny Johnson pour le EP Tribute to Don Craine (le regretté leader de la formation R&B britannique The Downliner Sect) sous le nom de Thee Headcoats Sect, formation éphémère à qui on doit aussi l’album Ready Sect Go! de 1999, Billy Childish a proposé de ressusciter ses Headcoats le temps d’un album, ou plus si affinité. Enregistré l’année dernière aux studios Ranscombe à Rochester, Irregularis (The Great Hiatus) compte 12 titres de Headcoats pur jus, avec peut-être un penchant plus prononcé pour le blues et le R&B.
Le dernier album du trio remontant à l’an 2000 (I Am The Object Of Your Desire), une discussion avec le roi incontesté du rock et punk garage s’imposait. Capté dans son fief de Chatham, Billy Childish nous a gentiment accordé un peu de son précieux temps afin de répondre à quelques questions (on lui en aurait posé 1000!). Rencontre avec un artiste plus grand que nature.
PAN M 360 : Vous vous êtes récemment reformés sous le nom de Thee Heacoats Sect pour réaliser l’EP Tribute to Don Crane. Cela a-t-il conduit à la reformation de Thee Headcoats ?
Billy Childish : Essentiellement. J’y ai vu une bonne excuse pour faire un 45 tours pour Don. Et puis Johnny, notre bassiste, devait venir de Sicile. Et comme il venait et que les autres gars étaient enthousiastes, j’y ai vu l’occasion d’enregistrer un album. Ce qui est normal pour moi : si on se donne la peine de sortir le canon et de le charger, autant aller plus loin. J’ai donc dit aux gars : « Ça vous dirait de faire un album ? ». J’avais quelques morceaux en tête. Ils semblaient enthousiastes.
PAN M 360 : D’une pierre deux coups, donc.
Billy Childish : Oui. En gros, il s’est passé la même chose avec les Singing Loins. Un de mes amis est mort il y a un an, il faisait partie des Singing Loins. J’ai enregistré leurs deux premiers albums il y a 30 ans. C’est un groupe folk, et nous avons fait une variation folk d’un de mes albums. Chris Broderick est mort l’année dernière et j’ai dit à mes deux amis : « Pourquoi ne pas faire un 45 tours pour Chris ? Et nous l’avons fait. Et j’ai dit mon truc habituel : « Bon, on enregistre le 45 tours, autant faire un LP ! ». (rires)
PAN M 360 : Il n’y a donc pas eu de répétitions ? Vous avez juste improvisé ?
Billy Childish : Johnny est venu le vendredi, nous nous sommes retrouvés dans le studio, je leur ai montré les morceaux… En fait, c’est comme ça que nous enregistrons la plupart de nos chansons aujourd’hui, parce que nous ne répétons pas vraiment. Souvent, je travaille sur un morceau, puis je montre aux deux autres, on fait une répétition et on appuie sur le bouton d’enregistrement. On fait une première, une deuxième, une troisième prise et on passe à la suivante, puis à la suivante, et à la suivante.
PAN M 360 : C’est une sorte de marque de fabrique ; depuis tes premiers albums, tu sembles privilégier une approche simple et spontanée de l’enregistrement.
Billy Childish : C’est arrivé parce que dans les Pop Rivets, dont j’étais le chanteur en 77, je ne connaissais rien à la musique ni à la manière de l’enregistrer, et je ne connais toujours pas grand-chose aux aspects techniques. Mais je me fie au son que j’aime, et on nous disait ce que nous pouvions faire et ce que nous ne pouvions pas faire. Et les résultats n’étaient pas aussi excitants que les disques que nous entendions quand nous étions plus jeunes. J’ai été élevé au son du rock and roll, de la musique des années 60, et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi le son était moins bon. Nous avions un vieux ReVox… enfin, nous l’avons toujours, nous l’utilisons parfois, c’est un magnétophone ReVox à demi-piste, du début des années 60, et nous avions l’habitude de nous enregistrer dessus. C’est donc par essais et erreurs que nous avons réussi à transposer cette méthode dans l’enregistrement en studio. Et même dans un studio numérique, nous avons réussi à mettre suffisamment d’équipement de qualité entre nous et l’enregistrement numérique pour que cela sonne comme de la vraie musique, en ce qui nous concerne.
PAN M 360 : Tu revendiques depuis toujours une approche plus authentique du rock and roll avec un son plus brut et direct et des concerts dans des petites salles, à taille humaine.
Billy Childish : Oui, c’est drôle parce qu’on m’a accusé d’être lo-fi. Mais la musique est incroyablement snob de ce point de vue. Si vous considérez qu’une esquisse au fusain peut être exposée dans les plus grands musées, mais qu’un enregistrement sur cassette d’un morceau ne peut pas être diffusé dans Top of the Pops… c’est très étrange. C’est comme un snobisme très étrange, cette idée de ce qu’est le brut, ou ce qu’ils appellent le lo-fi. Et je n’essaie pas de sonner lo-fi. Bizarrement, ça ne m’intéresse pas. Je veux dire, même quand nous étions dans les Milkshakes, les gens parlaient de musique garage, et nous nous y référions toujours comme étant essentiellement du rock and roll. Et l’une des choses que j’aimais chez les Clash, très tôt avec leur premier album, c’est qu’ils parlaient de rock and roll. Il y a un courant de punk rock qui est apparu, peut-être avec Joe Strummer, un peu avec les Damned et les (Johnny) Moped, qui venaient d’un milieu rock and roll. Beaucoup d’autres éléments du punk rock, dont je n’étais pas conscient à l’époque, sont passés par le canal du glam, que j’appellerais le rock and roll des dames pantomimes. Et je détestais la musique glam quand j’étais jeune. Au début des années 70, j’écoutais Buddy Holly et d’autres groupes de ce genre, alors que mes amis écoutaient David Bowie. Le qualifier de « brut » est une description assez juste, mais elle a un côté péjoratif. C’est un peu comme parler d’art indigène ou d’art primitif. C’est essayer de mettre quelque chose dans un ghetto pour le rendre moins viable d’une certaine manière. Je veux dire qu’il est normal que des gens comme nous aiment, pour employer un meilleur terme, le côté brut de la chose. Mais le problème, c’est que ce n’est pas vraiment la question. C’est comme si on essayait de le classer dans une sous-catégorie. Alors qu’en réalité, je pense qu’il devrait être, d’une certaine manière, le courant principal. Pour moi, je dirais, veux-tu voir les Rolling Stones à Wembley ou à l’Eel Pie Island en 1963 ? Le son que les Stones avaient en 1963, ou que les Downliners avaient en 63-64, est en quelque sorte inférieur à la haute fidélité aujourd’hui, mais ce que vous entendez sur scène à travers ces tables de mixage est absolument diabolique et maigre, et il y a toutes ces horribles hautes, toutes ces horribles basses. Je veux dire que le Jimi Hendrix Experience ne pourrait même pas jouer maintenant. Parce qu’ils ne pourraient pas utiliser le feedback, le son n’est pas contrôlé par le groupe. C’est comme une sorte de son homogénéisé. Nous venons de jouer à Berlin et nous utilisons toujours un PA pour les voix. Et nous n’utilisons pas de mixage hors scène. La raison pour laquelle nous ne le faisons pas, c’est qu’il y a toutes ces basses, tous ces booms que l’on obtient grâce à ces énormes enceintes et toutes ces hautes fréquences bizarres… Tu vois? Le son de la batterie est dès lors complètement inauthentique. Alors que nous nous efforçons de reproduire le son d’une batterie de jazz. Si tu écoutes les stations classiques, qui enregistrent encore des groupes de jazz, certaines d’entre elles font toujours sonner la batterie comme une batterie. Je veux dire, quelle que soit la musique… Tout ce que nous voulons, c’est que la batterie sonne comme une batterie, qu’un amplificateur Selmer ou qu’un amplificateur Vox sonnent comme un Selmer ou un Vox. Et que le chant sonne comme s’il passait par un PA, ce qui fait partie de ce à quoi la musique est censée ressembler. Il y a tout ce snobisme qui fait que les gens veulent utiliser un amplificateur Vox mais ne veulent pas utiliser la batterie qui va avec, ou la sonorisation qui va avec… C’est un peu comme avoir une maison géorgienne avec des fenêtres en plastique. Je peux te dire que le nombre de fois où j’ai parlé de son et de musique lors d’interviews dans le passé, et le manque d’intérêt des gens pour ces questions est assez incroyable, parce qu’ils croient que la technologie progresse continuellement. Nous sommes aujourd’hui à l’apogée de la technologie numérique, mais les gens essaient de la faire passer pour de l’ancienne technologie… Est-ce que ça peut émuler un enregistrement sur bande, et l’équipement audio à lampes ?
PAN M 360 : Appliques-tu cette méthode ou cette philosophie à tes autres projets ? Par exemple, lorsque tu peins ?
Billy Childish : Oui, parce que je n’aime pas le plastique. J’aime l’huile. J’utilise du charbon de bois et du lin, pour la finition. Il y a une qualité et une intégrité dans le matériau. Tu sais, c’est un peu comme avoir un pain complet plutôt qu’un Mother’s Pride, quelque chose qui est en fait composé de blé. Ou la viande qui provient d’un animal qui vit au soleil, entouré d’herbe, et non dans une étable où on lui injecte toutes sortes de substances, tu vois? Ou un bon exemple serait une pomme que tu as cueillie dans ton jardin, qui a peut-être un ver dedans, et qui est peut-être irrégulière, mais qui a deux fois plus de goût que la pomme de l’agriculture industrielle. Je pense que les gens sont tellement habitués à un mode de vie modernisé qu’ils réagissent très mal à ce qu’ils considèrent comme sale ou impur. Je pense que cela fait partie de ce monde moderne, d’avoir cette sorte de « germ free adolescents », pour citer X-Ray Specs.
PAN M 360 : Pour en revenir au nouvel album, dirais-tu que c’est peut-être l’un de vos albums les plus bluesy ou les plus rhythm and blues avec Thee Headcoats ?
Billy Childish : Avec Thee Headcoats ? Mmmm… Eh bien, c’est peut-être un peu plus ça, dans le sens où il y a un peu plus de blues et de R&B réunis sur un même disque. Mais nous avons certainement fait beaucoup de choses bluesy ou R&B au cours de la quinzaine d’albums que nous avons fait, je ne sais pas combien d’albums nous avons fait (19)… Mais on pourrait probablement faire quelques albums de R&B à partir de ceux que nous avons fait. Et en rassemblant certains morceaux, on pourrait faire quelques albums de punk rock à partir de ce que nous avons fait, et quelques albums de rock and roll à partir de ce que nous avons fait aussi. Mais pour ce qui est d’un seul album, il est possible, sans que je le sache parce que je ne sais pas ce que nous avons enregistré, qu’il soit un peu plus R&B. Mais nous avons fait un groupe de blues appelé les Chatham Singers, qui est évidemment beaucoup plus bluesy.
PAN M 360 : Vous avez une superbe version de Cops and Robbers de Bo Diddley sur l’album…
Billy Childish : Oui, je ne connaissais pas la version doo wop de cette chanson lorsque nous l’avons enregistrée. J’aurais aimé écouter cette version du début des années 50 avant, qui est assez étrange. Je pensais que c’était celle de Bo Diddley l’originale. C’est vraiment très bien et ça rime tout de suite. C’est logique quand on l’entend. Bruce (Brand) l’a trouvée et me l’a envoyée après l’enregistrement. C’est très intéressant. C’est comme Have Love Will Travel, c’est à l’origine une chanson doo wop, n’est-ce pas ? Tu connais la version des Sonics ? L’original était une sorte de chanson doo wop. Ba bum ba bum ba bum ba ba ba ba ba bum…
PAN M 360 : Parle-nous de la chanson de clôture The Kids Are All Square. D’habitude, ce sont les jeunes qui accusent les adultes d’être square. Aujourd’hui, on dirait que c’est de plus en plus l’inverse qui se produit.
Billy Childish : Eh bien nous avons fait un album intitulé The Kids Are All Square – This Is Hip! avec Thee Headcoats il y a de nombreuses années et je me suis souvent dit « Oh, il faut que j’écrive une chanson à ce sujet ». Je crois que je l’ai écrite il y a environ quatre ans, ou cinq, peut-être dix ans… Mais l’album date probablement d’il y a 30 ans. Mais la raison pour laquelle nous avons fait l’album The Kids Are All Square est que j’ai toujours pensé à The Kids Are Alright des Who. Je trouvais ce titre très condescendant. Nous savions donc déjà, il y a 25 ou 30 ans, que les kids étaient square. Parce que personne ne s’intéressait à ce que nous faisions ou ce que nous avions fait. Nous étions tellement en dehors du courant culturel dominant avec ce que nous faisions et ce en quoi nous croyions. Et j’ai juste un peu actualisé les paroles pour cette version. Je pense que nous avons Billy… est-ce que c’est Ilish ? Billy Eilish ? Billy Eilish, peu importe comment elle s’appelle, je ne sais pas… elle a un nom un peu comme le mien. Et puis Beyonce, je crois qu’elle apparaît dans la chanson, dans les paroles. Ouais, nous avons mentionné ces icônes de style, Billy Eilish, c’est une sorte de fille aux cheveux bleus. Beyonce, une sorte de femme avec de grosses fesses.
PAN M 360 : Bruce et Johnny ont-ils été difficiles à convaincre de revenir avec Thee Headcoats ?
Billy Childish : Je n’ai jamais pris la peine de convaincre qui que ce soit, tu sais ? C’était comme une suggestion. Et s’ils n’avaient pas été intéressés, j’ai d’autres choses à faire.
PAN M 360 : Cela signifie-t-il que les Headcoats sont officiellement réunis ? Devons-nous nous attendre à d’autres albums ? Ou peut-être à des concerts ?
Billy Childish : Je ne sais pas. La difficulté, c’est que John vit en Sicile. Et je n’aime pas trop les retrouvailles. Mais ce serait possible si c’est amusant pour tout le monde. On nous a d’ailleurs demandé d’aller au Japon. Mais bien que nous soyons en quelque sorte respectés, n’oublie pas que je n’ai toujours pas de manager. Nous n’avons ni manager, ni agent. Personne ne s’occupe de nous. Je veux dire que l’album de Thee Headcoats a été enregistré parce que j’ai payé pour qu’il le soit. Personne d’autre ne me demande de faire des choses. Je veux dire, quand j’ai dit à Damaged Goods (le label) que je faisais un album, ils ont dit « super, on aimerait bien » et ils m’ont donné une avance pour couvrir les coûts de deux ou trois jours de travail, et ils ont donné à Johnny un billet d’avion et on a eu un peu de sous en plus. Mais nous n’avons pas de machine derrière nous, ni de management, ni d’agent. Même lorsque nous sommes à Berlin, avec CTMF, mon groupe actuel, nous jouons un peu, nous aimons jouer dans de petites salles. Nous aimons utiliser les sonos locales. Et nous aimons que personne ne nous dise ce qu’il faut faire ou comment le faire. Et en fait, ça rend l’utilisation de l’équipement que nous avons beaucoup plus gênante. Et les gens préféreraient que nous utilisions du matériel moderne, ce qui est très ironique. Nous faisons donc quelque chose que personne d’autre ne fait. De plus, lorsque tu le fais de la manière dont nous le faisons, tu es beaucoup plus exposé. On entend moins bien ce qui se passe, les trous sont plus apparents, les erreurs aussi. On s’expose donc à de nombreux problèmes avec le matériel que nous utilisons. Mais pour moi, ce qui compte avant tout, c’est le son et la sensation. Et si cela ne peut pas être le son et la sensation que je veux, je suis heureux de rester à l’intérieur et de boire une tasse de thé à la place.
PAN M 360 : Il faut trouver un lieu qui corresponde à vos critères.
Billy Childish : Et aussi quelqu’un qui nous prêtera le matériel si nous allons à l’étranger. Nous jouons avec CTMF à Reno, ou près de Reno, dans le Nevada, en juillet. Nous faisons un seul concert aux États-Unis. Des gens qui sont fans nous fournissent un Vocal Master PA, nous utilisons une vraie batterie, et nous utilisons des amplificateurs à lampes, pour que nous puissions avoir le son que nous aimons. On vient de nous demander d’aller en Serbie, mais qui a le matériel que nous utilisons en Serbie ? Ou quel promoteur comprend ce que nous faisons ? Ils ne comprennent pas, parce que tout le monde préférerait que nous jouions dans une grande salle avec un équipement moderne. Même dans les Milkshakes, les gens nous disaient, au début des années 80 en Allemagne, « si vous utilisez des grosses enceintes, les gens vous aimeront ». En effet, nous avions l’habitude de prendre un amplificateur vocal avec nous et de le faire comme nous le voulions. Mais pour nous, c’est comme une petite production locale. C’est le petit magasin du coin, pas le supermarché. Et c’est le son analogique, c’est comme ça qu’on le veut.
PAN M 360 : Ce serait génial de vous avoir à Montréal. Je crois que tu n’as joué qu’une seule fois, en duo avec Julie, il y a de nombreuses années.
Billy Childish : Nous l’avons fait avec deux amplificateurs, je crois, parce qu’il est possible d’obtenir ce son là-bas. On a pris l’avion, on l’a fait pendant un week-end. On a pris l’avion un jour, on a fait le concert le lendemain soir et on est rentré chez nous le jour suivant. Julie (sa femme et partenaire au sein de nombreux projets) a trouvé ça un peu intense.
PAN M 360 : Est-ce que ce sera la même chose pour le concert de Reno ?
Billy Childish : Julie est américaine et nous allons rendre visite à la famille. Nous serons donc là-bas. C’est en fait une réunion familiale. Je n’y suis pas allé depuis longtemps. Et puis quelqu’un nous a convaincus de faire un spectacle durant ce séjour, et j’ai accepté.
PAN M 360 : Tu fais beaucoup de choses. Tu es musicien, poète, écrivain, peintre… Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Billy Childish : J’ai publié un roman en secret, sous forme de chapitres, l’année dernière. Il fait partie d’un double roman que j’écris depuis 12 ans. J’écris donc ce roman sur la période du punk rock, sur lequel je travaille tous les jours. J’ai rédigé environ 32 versions de ce roman au cours des 12 dernières années. Ensuite, j’ai lancé un magazine trimestriel de poésie pour les petites maisons d’édition. Les gens s’y abonnent. J’ai une exposition qui s’ouvrira en Angleterre en juillet avec ma galerie anglaise. Il y a d’autres choses, mais je ne me souviens plus… Je travaille sur quelques films des concerts que nous avons donnés récemment… Que fais-je d’autre ? Je fais beaucoup de choses. J’écris et je peins, je fais de la poésie. Il y a d’autres choses que je fais, mais je ne m’en souviens pas. Je travaille également avec trois ou quatre groupes différents en ce moment. La peinture me prend beaucoup de temps, c’est mon travail principal. Il y a une foire d’art à Hong Kong en ce moment. Et puis il peut y avoir Art Basel, qui est une autre grande foire d’art, qui arrive aussi. Mais je n’ai pas non plus signé avec des galeries d’art. Nous venons de faire une grande exposition à New York.
PAN M 360 : Et quels sont ces quatre autres groupes ?
Billy Childish : Les Chatham Singers, qui est un groupe de blues ; les Singing Loins, qui est un groupe folk ; les William Loveday Intention, qui est une sorte de groupe étrange ; le Guy Hamper Trio, avec James Taylor, qui est un groupe instrumental avec un orgue Hammond ; CTMF ; Thee Headcoats, que nous venons de faire… Je pense que c’est tout.
PAN M 360 : C’est plus que prolifique. Merci de nous avoir accordé un peu de ton temps !
Billy Childish : C’est un plaisir. Oh, et si quelqu’un a une sono vocale et le bon matériel à Montréal, nous pourrions envisager de venir !
(photo: Alison Wonderland)