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À l’orée du Concours international de Montréal se consacrant cette année au chant, PAN M 360 s’entretient avec un membre du jury, la grande soprano Adrienne Pieczonka.
Native de l’État de New York, Adrianne Pieczonka a grandi à Burlington, en Ontario. Elle a étudié à l’Université de Western Ontario à l’Opera School de l’Université de Toronto, dans les années 80.
Transppantée en Europe en 1988, elle y remportait le premier prix du Concours vocal international de ‘s-Hertogenbosch, aux Pays-Bas, ainsi que le premier prix du Concours international de chant de La Plaine-sur-Mer, en France, également en 1988. Elle devint membre du Volksoper de Vienne en 1989.Elle élisait domicile à Londres en 1995 et rentrait à Toronto dix ans plus tard, pour s’y produire régulièrement avec la Canadian Opera Company.
Elle a fait ses débuts au Festival de Salzbourg en 2001 et au Metropolitan Opera de New York en 2004. Au fil de trois décennies, Adriana Pieczonka a chanté au sein des plus grandes compagnies de la planète lyrique : l’Opéra d’État de Bavière, le Deutsche Oper Berlin, l’Opéra d’État de Berlin, l’Opéra d’État de Hambourg, l’Opéra de Zurich, le Teatro Real, le Liceu, le Teatro Arriaga, l’Opéra de Paris, le Grand Théâtre de Genève, l’Opéra de Los Angeles, le Teatro Colón, l’Opéra de San Francisco, le Houston Grand Opera, pour ne nommer que celles-ci.
Elle a travaillé avec les meilleurs chefs d’orchestre, notamment Zubin Mehta, Kent Nagano, Christian Thielemann, Claudio Abbado, Riccardo Muti, Pierre Boulez, James Levine, Daniel Barenboim, Yannick Nézet-Séguin et plusieurs autres..
En 2019, elle était nommée première chaire vocale de la Glenn Gould School, où elle donne régulièrement des classes de maître et supervise le département vocal et leurs productions d’opéra.
PAN M 360 : Comment avez-vous été sélectionnée ?
ADRIANNE PIECZONKA : J’ai été approchée par Zarin Mehta, présidente du jury, il y a plusieurs mois et j’ai immédiatement dit oui !
PAN M 360 : Quelle est votre perception de la famille de la musique classique montréalaise et du Concours de Musique International de Montréal ?
ADRIANNE PIECZONKA : Montréal possède une scène de musique classique florissante, très riche et passionnante. J’aimerais pouvoir venir à Montréal plus souvent pour assister à de nombreux récitals et concerts mettant en vedette des artistes extraordinaires. Le Québec produit de merveilleux musiciens, y compris de merveilleux chanteurs !
PAN M 360 : Comment considérez-vous ce concours parmi les grands concours internationaux de musique classique ?
ADRIANNE PIECZONKA : Ce concours est mondialement reconnu pour son excellence et son haut niveau. De nombreux artistes de classe mondiale ont participé à ce concours et ont poursuivi des carrières de classe mondiale.
PAN M 360 : Ces concours internationaux sont-ils les portes d’entrée pour une carrière internationale ? Sont-ils indispensables ?
ADRIANNE PIECZONKA : En tant que personne qui a participé et gagné quelques concours il y a de nombreuses années, je pense qu’ils peuvent être extrêmement utiles pour se faire connaître à l’échelle mondiale – auprès des agents, des maisons d’opéra, des orchestres, etc. Ils ne sont pas essentiels bien sûr, mais ils peuvent certainement être un moyen de faire avancer sa carrière et aussi de nouer des contacts importants.
PAN M 360 : Chaque membre d’un jury a une sensibilité spécifique vis-à-vis des candidats, quelle est la vôtre ?
ADRIANNE PIECZONKA : Je m’intéresse à l’artiste dans son ensemble. Beaucoup de chanteurs ont des voix extraordinaires mais je m’intéresse aussi à la « vie intérieure” d’un chanteur et à sa sensibilité artistique. Avoir une voix extraordinaire n’est pas tout. Un grand artiste doit toucher nos âmes.
PAN M 360 : Quels sont les critères objectifs de vos choix éventuels ?
ADRIANNE PIECZONKA : Les critères objectifs sont la prononciation correcte, l’inflexion, la nuance. Chanter des rythmes et des hauteurs corrects est une nécessité, mais une musicalité accrue peut également améliorer une performance donnée.
PAN M 360 : Quels sont les critères subjectifs qui pourraient faire la différence entre des candidats de même valeur ?
ADRIANNE PIECZONKA : C’est là qu’il faut faire confiance à son « instinct » et être ouvert à l’idée qu’un chanteur puisse se mouvoir de manière unique. En tant qu’auditeurs, nous voulons être émus, nous voulons vivre quelque chose de magique. Il est difficile de décrire exactement ce que c’est, mais je peux vous assurer que lorsque cela arrive, vous le savez.
PAN M 360 : Y a-t-il des différences culturelles dans l’esthétique du chant qui pourraient diviser le jury ?
ADRIANNE PIECZONKA : Non, à mon avis, je ne pense pas que ce sera le cas.
PAN M 360 : Prévoyez-vous d’autres activités à MTL pendant ce processus ?
ADRIANNE PIECZONKA : J’ai bien peur que nous soyons très occupés par les différentes épreuves des concours ! Je vais donner une masterclass et participer à une table ronde avec quelques autres jurés. J’espère faire quelques promenades et peut-être visiter le Musée des Beaux-Arts pendant mon séjour.