Samedi soir avait lieu le concert avec l’OSM du guitariste Miloš dans le Concierto de Aranjuez de Rodrigo, précédé d’extraits de Carmen de Bizet et d’œuvres de Rossini, Ravel et Mel Bonis.
Passons outre l’ouverture L’italiana in Algeri qui n’apporta rien de magistral et qui était de trop dans ce concert. Les Cinq mélodies populaires grecques de Ravel est un court recueil brillamment orchestré. La mezzo-soprano Emily Sierra l’interprète malheureusement presque sans différence de nuances, n’exagérant les consonnes que dans les mélodies rapides. À l’inverse, dans Carmen, elle joue le jeu du rôle. Avec une voix suave, coquine et résonnante, ajoutant quelques inflexions vocales, le rendu de ce classique est réussi, malgré des accélérations mal coordonnées avec l’orchestre dans la Chanson Bohème.
Avant le Aranjuez, nous avons eu droit à une courte œuvre de quatre minutes de Mel Bonis, Salomé. Nous en aurions pris davantage car cette compositrice, élève de Franck, sait orchestrer. On retiendra la portion centrale de l’œuvre à cinq temps.
Puis, vint Miloš. Il joue avec une très grande précision et une sensibilité aux nuances qui nous amène dans un autre monde. Son dialogue avec le cor anglais reste mémorable et l’orchestre s’ajuste dans son accompagnement, trop présent dans le premier mouvement.
Hélas!, ce moment de grâce fut gâché par une (autre) sonnerie de cellulaire. À ce titre, à travers les toux et les multiples programmes échappés, nous en avons entendu trois hier soir, dont une entre la fin du message d’avertissement et l’entrée du violon solo, ce qui ne manqua pas de soulever un rire généralisé.