Devenue une tradition, la Symphonie de la Virée est un concert réunissant des musiciens amateurs de tous âges préalablement choisis. Rafael Payare vient mener l’ensemble pour la dernière œuvre au programme.
Cet évènement est la preuve vivante que les professionnels n’ont pas le monopole du bon produit musical et qu’avec beaucoup de passion et un peu de travail, on arrive à un résultat franchement convaincant. Passons outre les erreurs individuelles et petits débalancements pour regarder le tout dans son ensemble. Ce n’est pas parce que ce sont des amateurs qu’ils ne peuvent pas faire de grande musique.
Il y a une cohésion qui se tient dans cet ensemble. Le chef Adam Johnson insuffle une énergie contagieuse. On sent le travail d’écoute effectué en répétition; les solos de violon, de hautbois ont assez de place pour le lyrisme et l’expression. Le son est homogène et les dynamiques sont respectées à la lettre, tant au niveau des nuances, du phrasé et de l’articulation.
Alors que Payare prend les rênes pour l’ouverture de l’opéra Nabucco, il prouve à quel point il est un grand chef et monte le niveau d’un cran. Comme Johnson avant lui, il ne fait aucun compromis sur rien. Il pousse l’audace de prendre la coda à une vitesse folle et les musiciens répondent présent.
N’hésitez pas à l’avenir à aller assister au concert du voisin qui joue dans l’harmonie du lundi soir. Il y a de fortes chances que, pour une poignée de dollars, vous passiez un agréable moment.
crédit photo: Antoine Saito